L’Île des esclaves oubliés et trahis – condamnés à une mort lente

Tromelin, l’île des esclaves oubliés, exposition au musée de l’Homme, à Paris, du 13 février au 3 juin 2019.

Avec le lien au-dessus, vous pouvez enter dans le monde de l’exposition présentée au musée de l’homme sur cette étonnante voire ahurissante histoire des captifs malgaches en mer vers l’esclavage… que le destin va se charger de libérer pour donner des leçons à l’arrogance et au manque d’humilité de leurs ravisseurs. Cependant ces derniers n’en deviendront que plus féroces !

C’est l’histoire d’un naufrage au XVIIIème siècle. Une histoire terrible où les esclaves abandonnés ont passé quinze ans dans un dénuement total. Pas encore assez vulgarisée. Voici un recoupement des informations et autres travaux.

L’Utile est une belle Flûte neuve, construite à Bayonne, a quitté les côtes françaises le 1er mai 1760 avec un total de 142 hommes d’équipage. Direction l’Océan Indien. Son capitaine s’appelle Jean de Lafargue. Un homme de confiance mais un peu imbu de lui-même, un trafiquant et un gros menteur. Il est secondé par son premier lieutenant, Barthélemy Castellan du Vernet, plus dégourdi, vaillant et consciencieux. A bord des marins de Bayonne, de Bretagne du Béarn, du pays Basque et d’autres. Régions ainsi identifiées de nos jours !

Un an un mois plus tard, fin juin 1761, il aborde à Foulpointe sur la côte Est de Madagascar. Il en repartira après trois semaines plus tard, le 22 juillet avec une cargaison clandestine destinée à faire à l’époque la fortune des armateurs : 160 esclaves malgaches achetés 30 piastres chacun, achetés en fraude avec l’argent de la Compagnie françaises des Indes orientales à un capitaine portugais… (4800 piastres pour faire son marché – monnaie du Portugal et d’Espagne utilisée allègrement à l’époque). Il comptait revendre 70 piastres chacun quelques jours plus tard, à l’Ile de France – Île Maurice actuelle. Le double plus 10 piastres de dédommagement.

A bord d’autres produits notamment du café, du riz et de la viande de bœufs de Madagascar en salaison qui étaient la commande principale du voyage allait rapporter un total de 40.000 piastres. La moitié de la valeur du bateau serait ainsi remboursée en un seul voyage.

Mais la mer en décide autrement. Dans la nuit du 30 au 31 juillet le vaisseau vient s’empaler sur les récifs de l’île des Sables. Trop pressé, trop cupide, le capitaine de la Fargue n’a pas voulu écouter les conseils de prudence de ses seconds.

Dans cette nuit noire des tropiques, imaginez le choc, le craquement du bois comme un coup de tonnerre.

Hilarion Dubuisson de Keraudic, l’écrivain du bord originaire de Lorient, un méchant, violent et cupide écrivain était à bord. C’est lui, un des rescapés qui décrit la scène dans son journal : « Le vaisseau tombait sur le tribord à faire frémir… Sans mâts et sans gouvernail, en proie aux brisants et à la mer la plus terrible déferlant à plus de cinq pieds au-dessus du plus haut du vaisseau… Pendant ce temps les barreaux se cassaient sous nos pieds et enfin le pont est tombé… » (Il avait écrit un récit privé, lettre à sa famille où son racisme et son complexe de supériorité est pleinement assumé, puis un autre à publier, imprimé à Amsterdam et à Bordeaux et diffusé jusqu’à Paris pour émouvoir l’opinion publique).

Alors que le jour se lève, donc, en vue de cette fameuse île de Sable, ceux qui ne sont pas encore tombé à l’eau, comme Keraudic décide de s’y jeter pour regagner l’île. À peine a-t-il le temps d’attraper au passage une grande planche de sapin pour s’y appuyer. « Un Noir esclave se noyant voulut aussi s’en saisir, ajoute le scribe, mais deux coups de pied que je lui donnai finirent de lui ôter ses forces. (Assassinat ou droit légitime à l’élimination ?) J’entendis en ce même instant une voix qui me demandait du secours, je me renversai et vis un matelot tout sanglant qui nageait avec des forces bien abattues droit à moi. Je le devançai, il prit place sur un bout de ma planche et nous fîmes nos efforts pour gagner terre. » Dans cette débandade, le Blanc trouvera normal de ne manifester aucune forme d’humanité vis à vis des esclaves. Ce type de comportement a permis au capitaine Lafargue de ne déplorer la perte que de vingt hommes blancs (17 hommes d’équipage) durant cette affreuse nuit. 123 autres Blancs ont pu se réfugier sur la plage. Ereintés mais vivants.

La plupart des esclaves sont restés dans la cale où ils sont enfermés. Porte clouée par des planches.

Impuissants, ils ont vu l’eau monter en même temps que la panique, et puis en se brisant la coque les a libérés. Il en reste quatre-vingt-dix sur les 160. Les 70 autres sont morts noyés. On ne va pas me faire croire que pendant que l’utile est agité de toutes parts – et cela dure une bonne partie de la nuit – les geôliers ne se posent aucune question sur le sort de ces esclaves attachés dans les cales avec des portes clouées.

Décision claire : les laisser crever. C’est tout !

Mais le pire est encore à venir… L’île est hostile. C’est le sommet d’un ancien volcan hérissé de corail, est sur la route des cyclones. Il n’y a jamais eu d’habitants. Aucun bateau n’a jamais pu y accoster. Les naufragés vont tenter d’y survivre. Les rapports sont inégalitaires à la base. Donc…

Le manque d’eau se fait durement sentir et cause de nouveaux décès, chez les Noirs bien sûr, avec qui on ne partage pas les précieuses boissons sauvées.

On va collecter tout ce qui peut servir. Les esclaves travaillent de l’aube jusqu’à la tombée de la nuit aussi bien pour la collecte que pour la construction d’une embarcation pour quitter l’île. En dehors de toutes les autres taches faciles à deviner. C’est le premier lieutenant, Barthélemy Castellan du Vernet, qui a pris les choses en main puisque le capitaine, toujours considéré comme responsable du naufrage est parfaitement déconsidéré. D’ailleurs, il vit prostré. On avait dit qu’il avait perdu la raison, ce qui n’était pas vérifié !

Le 26 septembre, Keraudic écrit : « La mer belle. Le bateau fini et mouillé au large. Béni et nommé La Providence. Le lendemain, c’est le grand jour. « Lancé sont embarqués à bord 122 (cent vingt-deux personnes – rien que les Blancs), sous le regard des quatre-vingts esclaves noirs qui restent sur l’île, puisqu’il n’y a pas assez de place pour eux à bord ». Ils sont donc dans le dénuement total, abandonnés dans leur prison à ciel ouvert à une mort probable. Libre de l’esclavage mais pas libre de vivre d’espoir.

5 jours plus tard, dans la soirée du 1er octobre 1761, La Providence arrive rapidement à bon port au comptoir de traite de Foulpointe, sur la côte Est de Madagascar, là où les esclaves – fruits de razzias clandestines- avaient été achetés alors que la traite était provisoirement interdite. Le chef d’escadre Froger de l’Éguille recueille le témoignage du capitaine Lafargue, qui raconte l’aventure en détail. Il minimise toutefois le nombre d’esclaves abandonnés sur l’île, puisqu’il déclare qu’ils sont 60 au lieu de 82. Ce n’est pas là le discours de quelqu’un qui aurait perdu la tête !

Un autre bateau Silhouette, viendra chercher les rescapés blancs le 26 octobre pour leur transfert vers l’île de France (Île Maurice) dont le capitaine Lafargue, qu’on laisse crever le 12 novembre alors qu’on est en vue de l’île Bourbon (La Réunion).

Castellan du Vernet devient donc le seul héros de cette tragédie. Et pourtant c’est lui qui fait la vaine promesse de revenir chercher les esclaves. Faut dire qu’à l’île des Sables Castellan du Vernet sauve sa peau mais il a eu la douleur de voir son jeune frère se noyer sous ses yeux.

Le 25 novembre, le Silhouette arrive à Port-Louis. Le gouverneur de l’île de France, Desforges-Boucher, ne réserve pas aux naufragés le plus chaleureux des accueils. Castellan du Vernet se voie opposer un refus catégorique quand il demande au gouverneur un navire pour se porter au secours des esclaves abandonnés.

Le 1er janvier 1762, Castellan reprend du service sur le Comte de Provence.

Il continue de son côté à se tourmenter pour le sort des abandonnés.

En septembre 1772, dix ans après les faits, il écrit au secrétaire d’État à la Marine, de Boynes, pour lui demander d’envoyer un navire à leur recherche. Sans suite !

En août – septembre 1775, la Sauterelle, un autre bateau reçoit du gouverneur de Ternay l’ordre d’aller récupérer les naufragés.

Le 25 novembre 1776, la corvette La Dauphine appareille encore vers l’île, commandée par Jacques Marie Boudin de Lanuguy de Tromelin, Le soir du 28, il aperçoit dans sa longue-vue l’île de Sable. Le lendemain 29 nov, une pirogue de pêche est mise à l’eau et reliée au navire par un câble. L’officier Lepage, chargé des manœuvres y sauva sept femmes « négresses » et un enfant. Seul reste des trois cents naufragés (132 ou 142 marins + 160 esclaves + les 20 morts) qui depuis quinze ans vivaient là ! Les miraculées, semblant surgir d’un autre âge, sont vêtues de pagnes et de châles en plumes d’oiseaux marins. Accueillies et réconfortées à bord de La Dauphine, elles sont débarquées à l’île de France le 14 décembre 1776. C’est cette réussite de Jacques Marie Boudin de Lanuguy de Tromelin qui fera donner son nom à l’île.

Voici donc sans tous les détails le récit de ce qu’il en fut. Il me reste dans l’article suivant à soulever avec vous quelques petites zones d’interrogations. environ six !

Le 31 juillet 1761, un navire négrier nommé l’Utile se fracassa sur l’île de Sable, île d’un kilomètre carré, perdue en plein Océan Indien à 700 kilomètres au nord de la Réunion.

Trois semaines plus tard, le 27 sept 1961, les rescapés blancs au nombre de 122 s’enfuirent sur une embarcation de fortune en laissant derrière eux les esclaves malgaches au nombre de 82.

Quinze ans plus tard, le 29 nov 1976, 7 femmes et un enfant, furent enfin officiellement récupérés. Ils auraient survécu en se nourrissant de poissons, des oiseaux marins, des œufs, des tortues et des racines. Des fouilles archéologiques ont permis d’entrevoir comment ces femmes et ces hommes ont pu survivre avec une grande ingéniosité à partir de rien.

Aujourd’hui Tromelin reste française, l’un des lieux les plus isolés de la République, l’un des plus mal connus aussi. Avec une station météo automatisée. Mais pour affirmer sa souveraineté sur l’île, la France y maintient une présence. Trois personnes qui restent environ deux mois ce qui fait six relèves par an.

L’ONU a adopté deux résolutions, en 1979 et 1980, incitant la France à restituer ces îles à Madagascar… sans résultat pour l’instant à cause de deux richesses (allusion aux résolutions 34/91 et 35/123 de l’ONU adoptées le 12 décembre 1979, l’assemblée générale a adopté la résolution 34/91 par 93 voix contre 7, avec 36 abstentions) :

  1. Le potentiel économique de l’île se résume en 285 000 km² de zone exclusive de pêche bourrées de poissons (en rapport avec la France hexagonale + la Corse qui ne font que 345 000 km²). Il paraît que des navires chinois et japonais sévissent déjà dans la zone pour piller les fonds marins.
  2. Présence fortement soupçonnée de pétrole et de métaux rares dans le sous-sol là-bas et tout autour…

Sources des informations et écrits de Nathalie Couilloud, Max Guérout qui dirige le Groupe de Recherches en Archéologie Navale (GRAN), Institut National de Recherche en Archéologie Préventive (INRAP), TAAF – Terres australes et antarctiques françaises – Irène Frain, Sylvain Savoia, Laurent Hoarau, Thomas Romon et texte de l’écrivain du bord originaire de Lorient, Hilarion Dubuisson de Keraudic.

http://www.slate.fr/story/137603/tragedie-esclaves-oublies-tromelin

http://la5e5suitlajeannedarc.over-blog.com/article-30563944.html
https://actu.fr/bretagne/saint-malo_35288/gros-plan-sur-lile-tromelin-et-son-histoire_6612499.html
http://shenandoahdavis.canalblog.com/archives/2017/07/27/35502710.html
http://www.lepoint.fr/actualites-sciences-sante/2007-01-17/les-naufrages-de-tromelin/919/0/15068
http://www.france24.com/fr/20151017-exposition-chateau-nantes-esclaves-traite-negriere-oublies-ile-tromelin-madagascar
https://biblogotheque.wordpress.com/tag/memoire/
https://www.francetvinfo.fr/decouverte/l-histoire-houleuse-de-l-ile-tromelin-perdue-au-milieu-de-l-ocean-indien_2020776.html

DE MICHELLE OBAMA A MEGHAN MARKLE

Le Prince et son épouse

Dans le cadre de la semaine de la Commémoration de l’abolition de l’esclavage du 10 au 19 mai 2018, le collectif pour la Commémoration a organisé dans plusieurs villes de France des manifestations en direction des enfants, des élèves et du grand public. La Maison de quartier Pasteur située dans la ville de Saint-Ouen s’est inscrite dans cette dynamique avec trois grands rendez-vous. J’eus l’occasion de participer à cette manifestation notamment à la rencontre débat spectacle le 19 mai de 14h à 20h, en clôture aux manifestations. Je fus impressionné entre autres éléments de communication par une présentation très interactive sur le marronnage, puissant mode de résistance et de combats que les esclaves avaient mis en place pour conquérir leur liberté… Ce fut par Konyah Tafarup, membre actif de l’association Kweasyon Ek Kilti et Isaco Ng Etil.

michelleEn présentant mon intervention, je débutai par l’évocation de la figure de Michelle Obama. Il s’agit d’un récit sur l’esclavage, une création fruit de quelques recherches sur les figures marquantes de notre époque et leur lien avec un passé esclavagiste – parentés ou alliés. J’y mets la figure d’une princesse, résistante aux déportations de captifs sur la Côte ouest-africaine. Des recherches et recoupements qui font remonter les racines de l’héritage africain de Michèle Obama, descendante d’esclaves qui a choisi avec son époux Barack Obama le Cape Coast Castle au Ghana pour sa première visite sur la côte ouest africaine en juillet 2009.
J’ai essayé de tisser un lien entre la manifestation principale de ce 19 mai qui est la présence de Meghan Markle, métisse, épouse du prince Harry, désormais à la table de la Reine mère d’Angleterre. Evénement plus révolutionnaire que “people”.

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Le percutant regard de Michael Curry qui a prêché à la cérémonie de ce mariage princier en axant son sermon sur l’amour et l’humanité en chaque individu a trouvé grâce à nos yeux. La présence de ce prédicateur au mariage n’est pas anodine. Michael Curry est le premier Révérend afro-américain a occupé le poste de président de l’Église épiscopale des Etats-Unis. Ce fut donc un symbole fort de l’introduire à la Chapelle Saint-Georges à Windsor au Royaume-Uni. En plus de cela, le choix d’une chorale gospel pour chanter « Stand be me » après son intervention était également puissant à plus d’un titre à cause d’un détail très important. La chanson « Stand be me » interprétée est inspirée du chant « Lord Stand by Me » écrit par un autre révérend méthodiste Charles Albert Tindley en 1905. Le père de Tindley était un esclave. On dit que dans le temps jusqu’aux années 60, Stand By Me était une chanson de protestation secrète. Quand elle est chantée avec We shall Overcome, également basé sur l’un des hymnes de prédilection de Tindley, vous sentirez, que vous le vouliez ou non, des frissons irrépressibles.Pasteur Curry 1

https://www.youtube.com/watch?time_continue=29&v=AyFlLjdNqk8

https://www.youtube.com/watch?v=-TMi77xXZAA

Oui, nous sommes en 2018 mais qu’est-ce qu’il reste encore tant et tant de pains sur la planche pour déconstruire les stéréotypes…

20180608_002429Ce qu’il faut au-delà de tout cela souligner est l’introduction, grâce à l’amour et au prince Harry, de Meghan Markle, dans la royauté anglaise. On n’efface pas si facilement les éléments généalogiques pour la mémoire. Il y a quelques années encore en arrière, la chose aurait fait scandale car on ne mélange pas les torchons et les serviettes. Car, du côté de sa mère, Meghan Markle descend entres autres d’un arrière-arrière-arrière-grand-père esclave dans les plantations de coton de Géorgie jusqu’en 1865, affranchi seulement à l’abolition de l’esclavage. L’Abolition de l’esclavage aux Etats-Unis d’Amérique prend effet le 18 décembre 1865, soit 17 ans après la France.20180608_002527 Selon les généalogistes, la lignée du grand parent esclave affranchi de l’épouse du Prince Harry n’est loin de nous que d’un siècle et demi (1865 -2018 soit 153 ans). L’arrière-arrière-arrière-grand-père de Steve R. Ragland, né le 8 avril 1908 et décédé le 7 mai 1983, père d’- Alvin Azell Ragland, né le 21 février 1930, décédé le 12 mars 2011 à Los Angeles. Le papa de Dorian Ragland, la maman de Meghan Markle vient de là. Cette dame aura exprimé l’émotion de voir sa fille monter si haut juste en effaçant dignement une larme…

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A l’heure du bilan après les deux mandats de Barack Obama soit huit ans à la Maison blanche, les noirs ne sont pas en meilleure posture ni mieux considérés aux Etats-Unis. La pauvreté, les inégalités raciales et les violences policières envers les Noirs sont non seulement encore et toujours présentes mais certains pensent que s’ils n’ont pas reculé alors c’est qu’ils ont automatiquement augmenté. Donc l’espoir né chez les 90% des afro-américains qui avaient voté pour quelqu’un à qui ils s’identifiaient est tombé à plat. Il y avait là un grand enjeu politique.

Avec Rachel Maghan Markle de Sussex il n’y a pas les mêmes enjeux. Donc c’est une entaille extraordinaire sur le regard à porter sur les noirs. Pour preuve, souvenez-vous du courageux Toyin Agbetu qui a osé interrompre la cérémonie commémorative organisée dans le cadre du 200ème anniversaire pas de l’abolition de l’esclavage (juillet – août 1833 dans l’ensemble de l’Empire britannique comme mentionné partout mais de l’abandon de la traite obtenu en 1807. Encore une toute autre histoire… Toyin Agbetu a surgi pour secouer le cocotier à l’Abbaye de Westminster le 27 mars 2007. Souvenirs dans la vidéo 1 ou 2. Toyin

https://www.youtube.com/watch?v=L9h_VVqIatY

https://www.youtube.com/watch?v=U0qWkRrABXQ

toyin 2

Maintenant disons tout simplement : wait and see ! Avec une attention toute particulière sur les deux plus fortes interpellations du Révérend Michael Curry : voir en chacun une noble humanité inviolable et l’aborder avec amour avec un grand A. En face de lui deux bougies vacillant sous le doux souffle de la regrettée Lady Di- https://www.youtube.com/watch?v=yj5F2oS_yiQ

RKF 8 juin 2018

AU-DELÀ DES ELECTIONS EN FRANCE : IMPOSTURES, PROJECTIONS, ILLUSIONS…

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Au-delà des élections en France
Projection dans les impostures

 

 

Africains, tous bords, où en sommes-nous au juste ?
Je suis né après les indépendances africaines
De Gaulle avait déjà parlé à Sékou en Guinée
Il avait piqué une sourde colère et sévi derrière.
Plusieurs étaient jeunes et n’avaient pas tout compris !
Pompidou plus tard a calmement suivi ses traces
Il a poétisé toute l’affaire et on y a vu que du feu !
Bokassa pensait que Giscard d’instinct l’aimait
Lui qui vénérait la France au même titre que Dieu.
Avec les diamants, il a découvert autrement l’ami,
Et enfin comprit que le vrai Dieu c’était le grisbi.
Chirac se plaignait juste des bruits et des odeurs,
Des étrangers nombreux dans les logements sociaux
De la polygamie et de toutes ces familles nombreuses,
Suivez bien mon regard et vous vous sentirez morveux !

 

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Le grand socialiste Michel Rocard [1] avait alors prit la parole
Pour prôner la bonne nouvelle, mal entendue à l’époque :
« La France ne peut accueillir toute la misère du monde.
Cependant elle prendra sa part. Oui, comprenez bien,
Cela veut dire une part minuscule de chez minuscule !
C’est là où François Mitterrand intervient et insiste :
Si un dictateur change et développe la démocratie
Et le multipartisme dans son pays, il sera soutenu.
Sans démocratie, aucune aide à espérer de l’Occident !
Cotonou puis La Baule, Lomé, Kinshasa sont passés par là !
Abidjan, Kigali, Brazzaville, Libreville, Niamey et Bamako
Courraient toutes derrière la bonne manne occidentale.
Eyadema, Kérékou, Bongo et autres Sassou ont rebondi.
Tandis que Dakar, Cotonou et Accra faisaient bonne figure
Ouagadougou, Kinshasa, Alger, Douala, Conakry geignaient !
Très vite le verdict va clairement tomber d’un successeur
« Mais, l’Afrique n’est pas encore mûre pour la démocratie »
Signe Jacques Chirac sans vergogne et là aussi, il avait raison.
Celui-là est une verve bien déliée, qu’on le veuille ou non !
Contrairement à la plume malveillante du fourbe Henri Guaino
Qui servit à son mentor surexcité Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa
Cette phrase non soupesée et proclamée par le Chef d’Etat,
« L’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire » dixit ![2]
Il s’est immédiatement mis à dos beaucoup d’intellectuels
Notamment les penseurs et tous les historiens du continent.
Mais pendant qu’ils répondaient dans un ouvrage collectif
Aucun Chef d’Etat africain honni, insulté et ainsi rabaissé
N’a manifesté une exaspération digne de l’humiliation subie.
Sarko reste ainsi dans l’esprit africain définitivement résilié,
Avec l’éternelle malédiction de l’assassinat du guide Kadhafi.

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Le dernier en date arrive avec des slogans réconfortants.
Et on l’a cru « Le temps de la Françafrique est révolu !»
Sankara, Lumumba, Olympio… vont-ils être ressuscités ?
Non, pas du tout, Gbagbo restera en exil, loin des Ivoires.
Alors qu’il volait -fort heureusement- au secours du Mali,
Il collaborait avec quelques pires dictatures du continent
Tout en les dissuadant de transformer leur Constitution
Dans le but d’éviter l’alternance et s’éterniser au pouvoir.
Il fut beau parleur, faible agissant, absent à lui-même.
On retiendra de lui l’image d’un simpliste consensuel,
Un bon rêveur incompris qui aura tout fait de travers.
Sauf aux Maliens, quel souvenir laissera-t-il aux africains ?
Celui d’un homme qui n’a pas su tenir à sa propre parole.

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La françafrique a prospéré et les constitutions modifiées,
Les dictateurs et les dictatures globalement renforcées,
Les peuples méprisés, oppressés, opprimés et étouffés
On parle partout du plus grand crime du colonisateur,
Après l’esclavage, la colonisation et le néocolonialisme,
Celui du Franc CFA, commune à quatorze pays africains
Initialement, 1939, franc des Colonies françaises d’Afrique
Devenu 1958, franc de la communauté française d’Afrique
Puis ce sera franc de la communauté financière d’Afrique
Et franc de la coopération financière en Afrique centrale
La réalité est la même et on ne nous dit vraiment pas tout.

Mais qui de De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand,
Ou encore de Jacques Chirac, Sarkozy ou Hollande
Pensez-vous, aurait fait changer semblable situation ?
Mai 2017, un nouveau Président prendra le grand pouvoir
Dans une France aux fondations menacées de toutes parts.
Voté ! Qui et quoi qu’il en soit, soyez-en bien persuadés,
Zéro changement à espérer pour la bonne vieille Afrique.
Regain d’exploitations, d’oppressions, de courbettes…
Ceux des candidats qui pouvaient entendre les doléances
De vils Africains ballottés entre la souffrance et le mépris,
Restent des utopistes qui reviendront postuler en 2022.
Ici le slogan majoritaire légitime reste « la France d’abord ».

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Continent noir, avec des enfants engourdis de désespoir,
Englués dans la naïveté de l’hypothétique sauveur
Posé sur un sous-sol riche à foison, un soleil permanent,
Une énergie à nulle autre pareille, une résistance infinie,
Individualités épatantes mais des collectifs inconciliables.
L’ensemble toujours infantilisé, rabaissé, moqué, dénié,
Cela aussi fait partie de la belle stratégie d’exploitation
Quand comprendrons-nous que la France n’a pas d’amis ?
Encore moins l’Europe, il en est ainsi de tous les pays !
Il n’y a, disait l’autre, que des intérêts, de la domination.

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Dirigeants choisis, prenez au sérieux le développement !
La nature vous a dotés pour façonner des peuples heureux,
Mobilisez différemment vos potentiels, vos projections !
Doux rêveurs, s’il vous plaît, il est temps, réveillez-vous,
Il vaudra toujours mieux tard que jamais. Croyez-moi !
Ceci n’est rien de nouveau. Mais on ne le dira jamais assez !

 

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[1] – Voici avec précision ce que Michel Rocard aurait concrètement dit dans un discours prononcé en février 1989 lors du 50e anniversaire de la Cimade – « Comité Inter-Mouvements Auprès Des Évacués » : « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, raison de plus pour qu’elle traite décemment la part qu’elle ne peut ne pas prendre. »

[2] – Tiré du discours de Dakar prononcé par Nicolas Sarkozy, le 26 juillet 2007, à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (Sénégal), en tant que président de la République française devant des étudiants, des enseignants et des personnalités politiques. Il se met ainsi à dos beaucoup d’intellectuels en tête desquels tous les historiens du continent

RÉFLEXIONS ET MÉDITATIONS DIVERSES – Temps 1 version 2

Pour Noël

un-enseignant-precepteur

La veillée commença ainsi la joie d’un chant entonné par l’Enseignant-Précepteur.
« Le monde est beau,
Mais les gens sont faux
Les rendez-vous au berceau
Feront des êtres nouveaux »
Personne n’en comprenait la teneur. Les mots qui le composaient étaient durs comme le cœur d’un dictateur mais la mélodie douce comme la caresse innocente du nez d’un bébé sur le sein maternel. Quelques temps après, le ciel se dégagea laissant la nature embrasser la pâle lueur de la lune, celle qui suffit à éclairer une veillée encerclée de torches aux reflets orange. La nuit avance à pas de tortue. L’Enseignant-Précepteur après deux mots de passe accueilli avec des réponses appropriées se lança :
La question que pose la mort à tous les humains est la suivante : « Qu’as-tu fait de ta vie ? ». La question que pose la vie est : «As-tu le temps ?». La question que pose le temps est : « Es-tu présent à ce que tu fais, à ce que tu vis ? ».
Pour essayer de répondre à ces questions, sans même prétendre bien y répondre, il y a un raccourci qu’on peut prendre avec les cinq natures de l’homme, les cinq matières et les cinq sources d’éducation qui régentent notre univers et qu’il faut connaître. Ces natures, ces matières et ces sources établissent entre elles une correspondance dont aucun individu vivant sur l’un des cinq continents ne peut faire abstraction. Car si les êtres sont connectés entre eux par des ondes visibles et invisibles, la nature, les continents et l’espace infini restent également et absolument reliés. C’est ce que nous croyons comme plusieurs autres personnes.
Nos natures : humaines, animales, environnementales, divines et secrètes, s’appuient sur les matières que sont l’eau, le fer, le feu, le bois et la pierre. Ou encore sur un autre plan le ciel, la terre, le nucléaire, le vent puis le végétal.
Aujourd’hui, pour accéder à l’ensemble des savoirs et des connaissances qui nous permettent d’avancer, d’évoluer de mûrir … il y a cinq sources d’éducation liées entre elles : la famille, l’école, la rue, le groupe des amis (ou des pairs) puis les médias, (NTIC – Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication aux ramifications très étendues). Nous avons en fait, avec ce réseau de diffusion de savoirs, tout pour nous suffire et nous auto-suffire. « Soyons les uns pour les autres, dit alors l’Enseignant-Précepteur, nos propres médecines et nos propres médecins, nos calmants et nos euphorisants, nos antalgiques, nos élixirs de jouvence, nos antidépresseurs, nos philtres d’amour, bref nos propres meilleurs remèdes. ». Nous parlons là de savoirs et de connaissances sûrs et non d’informations, de rumeurs, de propagande et de manipulation des esprits auxquels s’adonnent également les médias et des cercles comme les églises, les temples, les synagogues, les mosquées et autres cercles sectaires…
« Si, après avoir pris conscience de tout cela, ajouta l’Enseignant-Précepteur, on ne peut compter sur rien ni sur personne, c’est qu’on aura fait une erreur de calcul quelque part. Et cette erreur de calcul se situe probablement au niveau des émotions, des sentiments et des sensations que nous autres humains nous nous évertuons à trop cacher ou à trop montrer. En règle générale, on sait par exemple que tout est toujours nouveau pour ceux qui savent se glisser dans les petits souliers d’un grand bonheur, un nouveau destin amoureux ou un nouveau champ de détestation et de haine par exemple. Cela décuple leur émotivité. Cela augmente leur sensibilité et leur réception des énergies de la vie, de la joie et de la souffrance, du désir et des déceptions. Autant d’éléments qui font qu’on se sent vivant et doter d’ailes d’oiseau ou de jambes en plomb.» Ainsi parla clairement l’Enseignant-Précepteur !
Et pour finir, il prit le temps d’insister sur deux autres conceptions qu’il développa longtemps avant de conclure de la façon suivante : «Pour ceux qui croient, aucune preuve n’est nécessaire. Et pour ceux qui ne croient pas, aucune preuve n’est suffisante.»

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Mais revenons au début de cette histoire de Noël ! Pendant que l’historien compile ce qui a été accompli pour argumenter, le conteur imagine les faits pour combler les vides.
A l’époque donc pas de NTCI. Mais au rendez-vous dans la bergerie, des envoyés spéciaux tout de même. Certains disent que c’est les trois rois mages. D’autres affirment qu’il y en avait un quatrième : un genre d’agent secret, d’espion commis à la cause, celui qui ne donne pas sa vraie carte de visite, vous voyez ? Peu importe ! Attention, pour bien rentrer dans l’affaire, il faut faire black out de tout ce qu’on avait emmagasiné avant dans sa cabosse. Faire le vide total ! Remonter à vingt siècles et seize ans en arrière ! Pas facile mais essayez tout de même ! Le gamin naît à Bethléem dit l’historien. Une ville située en Cisjordanie. Depuis 1995, aux termes des accords d’Oslo, la ville est théoriquement sous administration de l’Autorité palestinienne bien qu’une partie importante de l’agglomération (85 %) soit en réalité administrée par Israël. (Wikipédia)
Il était avec ses parents, des migrants -comme il y en a eu de tous temps jusqu’à nos jours où c’est fortement revenu à la mode- et nos fameux envoyés spéciaux aux intentions nobles. Ils ne viennent pas avec des parchemins pour témoigner mais des cadeaux pour faire allégeance directe… Et plus rien. Sauf deux traces préalables au temps des miracles.
tant-que-je-reste-un-enfant-je-ne-lache-rien     Avant ses deux ans, l’exil en Egypte, traditionnelle terre d’asile des éternels réfugiés palestiniens. Il fallait que ses parents l’y amènent, sinon on le trucidait ! Et puis gros vide jusqu’à ses douze ans où le gamin, âgé de douze ans est recherché puis retrouvé. Confortablement installé dans un temple en grande compagnie avec les docteurs de la foi, lors d’un pèlerinage à Jérusalem… Je dis gamin car s’il s’appelait déjà Jésus Christ, personne au monde ne le connaissait vraiment ! Avouons-le ! Comme tous ces gamins actuels : martyrs à Alep, en Irak, au Yémen, à Kinshasa et dans bien d’autres coins du monde…
On entendit alors un chant fuser de nulle part repris en chœur progressivement jusqu’à ce que ce chant d’une mélodie très simple s’empare de toute l’assemblée avec son refrain qui disait :
« Le monde est beau,
Mais les gens sont faux
Les rendez-vous au berceau
Feront des êtres nouveaux »
Oublions les autres refrains, sans intérêt.le-ciel-men-est-temoinet-la-lune-veille

La veillée se poursuivait ainsi dans la joie de ce chant. Quelques temps non loin de ce moment-là, des nuages en vadrouille voilèrent le ciel précédemment illuminé par la lune, occultant le tapis d’étoiles apparu au mitan de la nuit.
Peu de lumières brillaient sur les maisons. Les torches qui flambaient au loin délimitaient la frontière entre le lointain regard et le ciel fini, abouti comme embouti, créant l’illusion d’une splendeur infinie telle un fragment de rêve accessible et fugace à la fois.
A suivre…

?Extrait de la charte de la confrérie des chasseurs mandingues, empire du Mali, XIIIème siècle…

REFLEXIONS ET MEDITATIONS DIVERSES – Temps 1 version 1

 

Où allons-nous ainsi ? Que voyons-nous ainsi ?
Où allons-nous ainsi ? Que voyons-nous ainsi ?

La question que pose la mort à tous les humains est la suivante : « Qu’as-tu fait de ta vie ? ». La question que pose la vie est : « As-tu le temps ? ». La question que pose le temps est : « Es-tu présent à ce que tu fais, à ce que tu vis ? ».

Pour bien répondre à ces questions, il faut connaître les cinq natures de l’homme, les cinq matières et les cinq sources d’éducation qui régentent notre univers. Car ces natures, ces matières et ces sources établissent entre elles une correspondance dont aucun des cinq continents ne peut faire abstraction.

Nos natures : humaines, animales, environnementales, divines et secrètes, s’appuient sur les matières que sont l’eau, le fer, le feu, le bois et la pierre. Ou encore sur un autre plan le ciel, la terre, le nucléaire, le vent puis le végétal.

Voyez-vous autant que moi si petit et si beau ?
Voyez-vous autant que moi si petit et si beau ?

Aujourd’hui, à partir des cinq sources d’éducation liées entre elles, que sont la famille, l’école, la rue, le groupe des amis puis les médias, (NTIC – Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication), nous avons en fait tout pour nous suffire et nous auto-suffire. « Soyons les uns pour les autres, dit alors l’Enseignant-Précepteur, nos propres médecines et nos propres médecins, nos calmants et nos euphorisants, nos antalgiques, nos élixirs de jouvence, nos antidépresseurs, nos philtres d’amour, bref nos propres meilleurs remèdes. »

danger-permanent« Si, après avoir pris conscience de tout cela, ajouta-t-il, on ne peut compter sur rien ni sur personne, c’est qu’on aura fait une erreur de calcul quelque part. Et cette erreur de calcul se situe probablement au niveau des émotions, des sentiments et des sensations que nous autres humains nous nous évertuons à trop cacher ou à trop montrer. En règle générale, on sait par exemple que tout est toujours nouveau pour ceux qui savent se glisser dans les petits souliers d’un grand bonheur, un nouveau destin amoureux par exemple. Cela décuple leur émotivité. Cela augmente leur sensibilité et leur réception des énergies de la vie, de la joie et de la souffrance, du désir et des déceptions. Autant d’éléments qui font qu’on se sent vivant et doter d’ailes d’oiseau ou de jambes en plomb. » C’est l’Enseignant-Précepteur qui parla ainsi !

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Et pour finir, il prit le temps d’insister sur deux autres conceptions qu’il développa longtemps avant de conclure de la façon suivante : « Pour ceux qui croient, aucune preuve n’est nécessaire. Et pour ceux qui ne croient pas, aucune preuve n’est suffisante. »

On entendit alors un chant fuser de nulle part repris en chœur progressivement jusqu’à ce que ce chant d’une mélodie très simple s’empare de toute l’assemblée avec son refrain qui disait :

« Le monde est beau,

Mais les gens sont faux

Les rendez-vous au berceau

Feront des êtres nouveaux »

La veillée se poursuivait ainsi dans la joie de ce chant. Quelques temps non loin de ce moment-là, des nuages en vadrouille voilèrent le ciel précédemment illuminé par la lune, occultant le tapis d’étoiles apparu au mitan de la nuit.

20160816_190145Peu de lumières brillaient sur les maisons. Les torches qui flambaient au loin délimitaient la frontière entre le lointain regard et le ciel fini, abouti comme embouti, créant l’illusion d’une splendeur infinie telle un fragment de rêve accessible et fugace à la fois.

Le pays pendant ce temps ressemble à un chantier. Tout est entamé, rien n’est achevé. L’inachevé semble être le leitmotiv, la devise, l’objectif. Même le moral des gens reste inachevé, leur courage inachevé. Les vies qui arrivent là depuis des utérus fatigués par la maladie, la maltraitance ou la frigidité extrême installée par des actes trop rapides, imprécis et négligés sont inachevées. La plupart des êtres ainsi générés repartent inaccomplis. Pas longtemps après avoir vu le jour. On parle de forts taux de mortalité infantile dans ce jargon qui dit tout sans rien dire. Jargon propice à l’expression de l’inachevé. Il enferme les douleurs tues, les rêves brisés, la conscience de « l’in importance » absolue. Déchets humains : taisez-vous !

entrainement-en-temps-de-paixSous ces tropiques-là, aussi bien dans les actes que dans les discours, on cultive l’approximatif, l’imparfait ou l’incomplet comme une plante des quatre saisons. Avec toutes les variantes saisonnières possibles, qui vont de la déprime au découragement, en passant par le désintérêt, avant d’aboutir finalement à l’inutile. Ce que nous désignons par « l’in existentiel ». Le pire dans l’histoire reste l’extraordinaire capacité d’adaptation de la plupart des individus. Fermement ancrés dans le rêve du mieux-être, ils ne savent pas décoder le message que la vie renvoie suite à chaque expérience. Quelles qu’en soient les situations, les pires atrocités se diluent dans l’oubli ou l’impertinence. Ce qui rend floues et invalides nos perceptions du bien et du mieux-être. Au point de faire oublier à l’Europe la chance qu’elle a. Et de minimiser dans l’esprit africain les malheurs qu’on lui inflige.

nature-paisible-1La craintive gaucherie généralisée qui nous enferme dans l’hypocrisie collective ne dérange personne. On feint de n’en être point conscient puisqu’il n’y a aucune règle établie sur place qui soit la référence. Au contraire, il suffit de faire semblant pour paraître et parfois paraître pour se donner l’impression, enfin, d’être. C’est pourquoi la vie trouve, ici et là-bas son ultime fondement sur deux socles : D’une part l’argent et de l’autre la spiritualité…

Quel gâchis !!!??? !!!???sollicitation

 

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La suite bientôt dans Réflexions et méditations diverses – Temps 2

BONNES NOUVELLES – OUI, RIEN QUE ÇA !

1Nous sommes dans un univers où nous voulons tous que quelque chose d’extraordinaire et de spectaculaire se passe au quotidien. Tout le temps ! N’importe quoi ! Pourvu que ce soit quelque chose de dynamique, de nouveau, d’insolite, de spécial : un peu en bien mais de préférence beaucoup en mal. Nous sommes des consommateurs de la violence événementielle.
C’est ainsi que, sachant cela, nous sommes pris en otage par les chaînes d’info au kilomètre et les radios surtout avec leurs journaux quotidiens en rendez-vous fixes. Chaque ouverture sert à donner de mauvaises nouvelles. L’information à la une est toujours le truc le plus moche du moment (et souvent à caractère sensationnel). En surenchère, de chaîne en chaîne et de station en station ! Et on y sent, malgré les masques divers, l’extrême délectation des journalistes, un malin plaisir à dire « ceci est une exclusivité de notre chaîne ».

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91112Imaginez un autre journal télévisé.
Après le générique habituel, musique chronométrée, en crescendo, élément élaboré après de longues études pour frapper les esprits. La mission du générique en soi est d’accoutumer les inconscients, aiguiser les subconscients afin d’attirer l’attention consciente de millions de spectateurs vers la chaîne télé. L’impératif : focaliser leurs yeux du monde sur le petit écran qui veut apporter une preuve qui est « nous détenons la vérité !»

2Maintenant imaginez, avec n’importe quelle présentatrice ou présentateur après le générique ceci, juste en ouverture du journal :

« Mesdames, mesdemoiselles et messieurs – honorables et respectueux téléspectatrices et téléspectateurs, bonjour! »
Le monde est beau, tout va bien, la vie partout est belle, alors vaquez à vos occupations habituelles. Nous mettrons ici sur l’écran de la musique dansante. Puisque tout baigne, appréciez cette musique et danser à loisir. C’est le moindre mal que vous puissiez vous faire !
Nous vous donnerons dans trente minutes la météo et plus tard les adresses des différents autres lieux de fête ville par ville.
Et pour ceux qui ne veulent pas sortir, nous vous informerons des bonnes réussites que le monde a enregistrées ces derniers temps, les belles choses et les inventions utiles à notre bien-être et à notre évolution… »

Oui, oui, imaginez ceci juste deux à vingt secondes !
Les premiers à appeler la régie de la chaîne seront les hommes politiques. Pour dire « nous faisons tout un tas de choses dont vous devriez absolument parler. Bon, n’insistez pas vraiment sur les faits mais sur nous, les acteurs ! » 

8Les seconds à téléphoner à la régie seront les émissaires, sous-fifres du pape qui demanderont avec colère : « qu’est-ce à dire cette farce à l’ouverture du journal ? Voulez-vous sous-entendre que Dieu dort ou qu’Il est agonisant ? » Car c’est connu la détresse du monde nourrit la foi. La faim, la misère, les détresses, les désarrois, les accidents et les grands drames rappellent toujours aux humains qu’il y a plus grand qu’eux : Dieu ! Mais souvent on le pense endormi ou absent au moment où on a le plus besoin de Lui.

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14Bien évidemment, les questionneurs ne pousseront pas le vice jusqu’à demander après le sommeil et l’agonie, si Dieu était mort !
Ce serait faire la part trop belle à Nietzsche, le grand philosophe !

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Les troisièmes à se servir de leurs téléphones satellitaires à multiples relais seront les intégristes. Ceux qui brouillent les pistes et les ondes, multiplient les signaux et empêchent toute localisation géostratégique, membres de la septième chambre du cabinet rotatif du grand Ben, l’ex-célèbre fuyard des montagnes pakistanaises dont les restes gisent peut-être au fond de l’océan. On avait dit qu’il faisait des dialyses en Arabie Saoudite et au Yémen, qu’il avait des émissaires partout dans les grandes mosquées et autres madrassas – écoles coraniques talibans. 15Et pourtant, 2000 soldats américains – entraînés comme vous ne pouvez pas vous imaginez, outillés avec du matériel informatique inaccessible sur le marché public, 2000 et plus ont eu beaucoup de mal à le pister, à le localiser puis à l’assassiner… L’affaire fut réglée en quelques heures, chrono fermé. Avec des zones d’ombres qui resteront éternellement chrono ouvert ! Mais le doute ne plane plus dans certains esprits sur la thèse officielle de sa réelle disparition !

?

Les intégristes eux appelleront parce que ce calme plat, tranquille et simple dont parlent les médias ne les intéresse pas. Ils postent des vidéos, organisent après plusieurs analyses tactiques des attentats terroristes, font prendre des otages, assassinent, développent des revendications pour que les journalistes en mal d’informations sensationnelles puissent vite les relayer. Non, pour eux le monde bien évidemment ne doit pas être merveilleux et magnifique ! Ils font tout pour que ce ne soit pas ainsi. Alors les boycotter et les ignorer c’est nier leurs efforts et même leur existence. C’est cesser de faire peur ! Intolérable !
Il en est ainsi, dans le suivisme au niveau des chaînes de curiosité et de manipulation du peuple et des publics.

5Imaginez tout simplement un journal positif où toutes les informations données ne disent que du bien, ne montrent que du beau, dans une atmosphère bienfaisante. Celui-ci ne provoque aucun stress. Au contraire les téléspectateurs sont là parce que cette télévision les apaise, avec cette belle musique de fond, rassurante.
6J’aurais aimé créer cette télévision positive qui ne donnerait rien que de bonnes nouvelles. Des choses joyeuses. Des éléments de joie de vivre et de plaisirs d’espérer et d’agir pour un monde meilleur !

Tous les rêves sont permis mais tous ne se réalisent pas !
En attendant que je gagne une grosse somme au loto pour donner chair et vie à mon utopie, ici il n’y a que de la lecture, simple sur un homme et d’un homme qui vit dans son époque sans forcément être dans l’air du temps…?

Bonne dégustation
Toute remarque positive sera bienvenue !

https://www.facebook.com/rogokoffi.fiangor

 

AZIZA*, ESPRIT DE GÉNIE !

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Aziza est connu et désigné comme un génie pygmée des forêts de l'Afrique de l’Ouest surtout au Bénin, au Togo et au Ghana. Il doit être connu sous d’autres noms ailleurs en Afrique, comme c’est le cas de mami water. On lui prête beaucoup de force malgré sa petitesse, d’immenses pouvoirs et puissances spirituels et au-delà de tout, une capacité de dissimulation hors pair.

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107Aziza, esprit clairvoyant des abîmes touffus
Ni tes pieds, ni tes mains n’ont laissé de traces
Dans les sentiers joufflus des buissons entremêlés.
Sans outil, coupe-coupe, torche ni luciole de nuit,
Ton corps et ton génie ont franchi les contrées tressées
Sentiers de peurs enfermés dans l’obscurité diffuse
Que seuls fréquentent les anges déchus à minuit
Qui ont accès à l’inaccessible royaume des esprits.

15Aziza, ta légende nourrit le chant des éphémérides.
Sur les supputations de ton destin à jamais fourvoyé
Une foule de mystères brode une épopée ancestrale
Thuriféraire de ton passé, exégète de ton être contesté
On dit discrètement dans les chaumières abandonnées
Que tu sais compter les nervures de toutes les feuilles.14

Dans les sols humides des fonds des bois pourris
Dans la forêt boueuse ou sur les collines dégarnies
On soupçonne les traces de tes vertueuses prouesses,
Tes coups de griffes, tes minuscules fagots disparates.
On imagine laconiques tes cris, tes silences de plomb.
D’aucuns chuchotent les secrets liés à ta petite taille,
Ta fréquentation ésotérique des plantes guérisseuses,
Ta connaissance intelligente des secrets de la nature,
Vantant à tout va ta clairvoyance doublée de sagesse.

13D’autres clament sous cape la fureur de tes colères.
Tes sauts et tes coups de rage pour gifler les géants,
Punir ceux qui de toi se moquent, honnir les insolents,
Ceux qui guettent ta part humaine, te voient de travers
Cherchent à percer le secret de cette vie que tu caches,
Déchiffrer un peu la force de ton souffle si particulier.22

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Pour tous, tu restes le mystère des abîmes inconnus.
Image des signatures multiples accordées à tes actes.

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Aziza, connaisseur des plantes et de la phytothérapie
Médecin de la forêt, grand hôpital des bontés divines
Souvent nos sages fréquentent ta pharmacie à l’aube,
Quand la nuit qui porte conseil guide leurs pas avertis.
On dit, depuis la nuit des temps, tes exploits sans limite

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Fièrement, tu remets au serpent la feuille qui ressuscite
Et fais échec à la mort qui avait opéré son prélèvement.
Dès lors, grenouille et son mari crapaud, pour tes soins
Sollicitent ton secours par un code discret, confidentiel.

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Ta réponse déroute. Le curieux guerrier aux aguets blêmit.
Tu recueilles cette eau pure du creux de l’iroko centenaire,
Stockée là par tes soins, avec la clémence d’un ciel averti.
Un cortège de plusieurs vents bavards escorte tes sorties
Et par leurs puissants souffles, ils astiquent ton passage
Purifient les sentiers, dissipent tes traces les plus visibles
Pour rendre anonyme ta légitimité sur cette place haute.

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Invisible aux hommes, flair et iris éteints, ouïes brouillées
Aziza, dans ton errance mythique à l’abri de tous dangers
Tu visites notre courage en nouant nos tripes embarrassées.
Les rares élus de ton prodige nous reviennent tout changés
Une conscience lucide alors inouïe, décuple leur force vitale.
Dépossédés du voile du passé, cordon ombilical de survie
Ils rejettent leurs souvenirs. Ils en ont perdu les empreintes.
De tes dons ils proclament les bienfaits, honorant ton école.

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De leurs bouches sort désormais le mot qui décharge et guérit
De leurs mains, la recette qui soulage et congédie la maladie.
Le plus courageux d’entre eux, je l’ai bien connu adolescent
Se faisait enterrer trois jours et trois nuits sans boire ni manger
Pour témoigner de son initiation à la respiration inutile, vaine.

 

Qu’advient-il de ceux que tu as choisi et qui n’ont pas été élus ?
De ceux qui t’ont suivi et qui se sont révélés indignes et creux ?
Avec quelles paroles évidées et distractives nous les renvois-tu ?
Comment arrivent-ils, mystificateurs, à se fondre dans le collectif,
Claironnant de leurs voix fortes l’ivraie qui sonne si juste à l’oreille ?

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Initiés réussis et errants renvoyés reconnaissent ton ordination
La puissance de ta consécration, tes prodiges et autres bienfaits.
Sur ce socle solide Aziza, se fonde la croyance en ton existence.
Mais des mystères restent entiers, alliance du flou, de l’incertain,
Sans issues de secours. Et sans aucune ombre d’un savant doute.

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Croire ou pas à tes aptitudes et vaillances, là n’est pas la question !
Existes-tu vraiment ? Si pur et si flou ? Comment te tirer au clair ?

Aziza, esprit ou génie, reste ce que tu as toujours été : volatil !
Vols tactiles, conscient – inconscient, futé – funeste. Intangible !

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*Aziza : ses territoires sont géographiquement délimités par de petits fagots de bois, reconnaissables par la façon spéciale dont elles sont disposées. Les traces de ses empreintes une fois reconnues disparaissent mais celui qui les a aperçues est définitivement envoûté. Il doit les suivre. Il n’a plus que ça à faire ! Aziza a ainsi, selon les légendes, la capacité d’enlever des chasseurs les plus aguerris ou encore les bûcherons les plus téméraires qui s’aventurent sur ses territoires protégés, souvent  au cœur le plus sombre de la forêt. Il dispense ensuite à ses captifs d’exceptionnelles connaissances et les instruit en phytothérapie. Une fois libérés, il les transforme en grands guérisseurs dotés du pouvoir de converser au moins avec les plantes. Sinon plus !

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LA BOSSE SECRÈTE DES ARBRES

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À l’adage « Demain sera meilleur » nous répondons, ici et maintenant: « Si vieillesse savait, jeunesse pourrait ! »
Combien de fois, depuis des décennies, nos arrière-grands-parents et de nos grands-parents, voire nos parents pour les moins jeunes d’entre nous ont dit : « Courage, ça va s’arranger avec le temps ?»
Et rien ne s’arrange avec le temps. Au contraire, ça empire !
Selon l’Observatoire des inégalités en date du 7 juin 2013 – Moins de 10 % de la population mondiale détient 83 % du patrimoine mondial, alors que 3 % vont à 70 % des habitants. L’Amérique du Nord et l’Europe en possèdent 65 %.
Selon l’édition économie du journal Le Monde en date du 19 janvier 2015 80 personnes se partagent le même montant de richesses que 3,5 milliards autres soit la moitié de l’humanité et selon les mêmes sources la richesse cumulée des 1 % les plus riches de la planète dépassera bientôt celle détenue par les 99 % restants.

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Derrière ces chiffres se cachent des Africains, des Afro-américains, des Latinos, des chinois et autres indiens. Et aussi pire encore, des réfugiés climatiques, économiques, politiques, des réfugiés de guerre sont à présent légions dans le monde. Avec leur lot de souffrances inimaginables, manque d’eau pour désaltérer enfants et vieillards, conditions d’hygiène exécrables. Tous n’ont même pas un repas déficient par jour, exposés ainsi à plusieurs forces d’exploitation et au harcèlement sexuel, au viol de dizaines de milliers de personnes.

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Ceux-là payent le prix fort et pendant ce temps les riches s’empiffrent et se détournent complètement de la misère des pauvres. Inconnus dans leur subconscient alors même qu’ils sont fabriqués par leurs œuvres : vente d’armes, de médicaments, manipulations des bourses, contrôle des marchés des biens de premières nécessités en commençant par l’eau et la nourriture. Qu’ils sachent que leur cupidité enrichit et aggrave l’insécurité mondiale.

Nos vies individuellement sont truffées de problèmes, de souffrances, de diverses douleurs, de petites et de grandes déceptions, d’incompréhensions notoires et de gros stress.
Avant d’arriver au bout du rouleau, il y a quelque chose à faire, toujours. Pour ce qui nous concerne aujourd’hui, il existe un petit secret, je vais vous en révéler un bout. Vous trouverez d’autres bouts de vous-mêmes ! Je l’ai expérimenté avec succès. Pour preuves les photos jointes à cette révélation. En voici l’histoire.

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Dans les temps anciens vivait par ici un homme qui s’appelait Kpékpédékpessu, Né nyo né nua yé wo gbana ne dé gé mé !
« C’est seulement quand la bouche est débordée que la barbe et la moustache sont servies ».
Ne me dites pas que ce nom est long ! J’en ai connu d’autres de la même trempe comme Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga, né Joseph-Désiré qui signifie « Mobutu le guerrier qui va de victoire en victoire sans que personne puisse l’arrêter » encore surnommé « Le Léopard de Kinshasa ».
Kpékpédékpessu était connu pour être le souffre-douleur de tous ceux qui portaient un chagrin quelconque.
Chaque fois que le poids des souffrances des uns et des autres le terrassait, rendant ses pas lourds, son dos bossu, son cou tordu, son esprit opaque et obtu, il venait dans le parc rechercher un trio d’arbres sacrés. Il touchait ces arbres à tour de rôle dans l’ordre et dans le désordre puis puis il les caressait avec précaution et respect. Il en faisait le tour, une, deux, trois fois. Puis après, il se dressait et faisait une prière ésotérique pour savoir lequel des arbres lui souriait le mieux et ainsi faire corps avec lui.
Et là, il s’imaginait dans la peau d’une petite bestiole collante ou rampante : une chenille ou un scarabée ou même un reptile.
Korobozi ! Koroboza !

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Il se mettait alors dans le cocon de l’insecte. Et dans ce cocon, il déposait toute la tristesse, toute la souffrance, tout le mal être qu’il avait transporté avec lui. Il y mettait toutes les douleurs, toutes les peines et toutes les lourdeurs de la vie.
Tout doucement, trop lentement, très longuement, il se débarrassait. Et ça prendrait le temps qu’il fallait. Puis il faisait une petite, toute petite ouverture dans le cocon. À travers cette ouverture s’infiltrait un rayon de lumière. Une langue du soleil. Et Kpékpédekpéssou nouait son cordon ombilical avec le rayon du grand astre. Alors, alors seulement, il s’extirpait avec de nouvelles sensations, une énergie renouvelée, la conscience ferme et absolue que quelque chose de mystérieux venait de se produire. Une sorte de mue, de desquamation. Un renouvellement de l’être. Son poids était tombé. Son poids était accroché.
Il venait de suivre le chemin de la transformation, de la guérison.
Marchant sur le filet de lumière qui s’était installé, il se sentait léger, presque volatile. Aussitôt, il était envahi par un immense plaisir, celui de se régénérer dans la légèreté absolue.

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Korobozi ! Koroboza !
Alors, Kpékpédékpessu revenait à lui.
Petit à petit, il se détachait de l’arbre.
Il prenait conscience réellement de cette légèreté, de cette guérison. . Il pouvait partir en paix sans se retourner.
Plusieurs fois, il s’était prêté à cet exercice et le mystère s’était toujours réalisé.

Korobozi, Koroboza !
À présent, regardez bien tous ces arbres ! Observez-les bien et vous verrez qu’ils portent des bosses comme des dizaines et des centaines de cocons abandonnés. Certaines de ces bosses sont petites, d’autres grosses. Certaines sont basses, d’autres très hautes. Oui, ce sont des traces laissées par plusieurs Kpékpédékpessu.
Et ils restent encore de la place pour que chacun de nous vienne y laisser une bosse voire plusieurs bosses. Traces témoins de peurs, de négligences, de soumissions interminables, de trahisons, de mensonges, de mesquineries et autres incompétences notoires.

Tronc d'arbre 1Avec quel message ressort-on de là ? Si nous sommes pauvres, malades, et impuissants et que nous pensons que c’est par déterminisme, programmation divine, fatalité et autres coups du destin ficelant définitivement nos desseins. Alors prier matin, midi, après-midi et soir, toute la nuit n’y changera rien !
Pourquoi sommes-nous si impuissants et si peureux disons même imbéciles ?
Parmi les riches, il y a ceux qui ont travaillé dur pour en arriver là, on peut les compter sur les doigts des pieds ! Mais la plupart sont rentiers ou exploiteurs, voleurs et parfois dictateurs-pilleurs. Il faut élever et ériger contre eux tous des barrières de moralité et de transparence. Point en l’air, cœur vaillant, même pas peur !

P1060802N’oubliez jamais ce secret. C’est celui des bâtisseurs de l’ombre, des travailleurs sans salaire, des exploités sans reconnaissance, des initiés, ceux qui ont fait le voyage des trois continents : de l’Afrique à l’Amérique et de l’Amérique à l’Europe. Ils sont dans la chapelle avec ou sans autel, la cathédrale en pierre ou faite de séquoias géants. Ils sont dans les arbres sacrés centenaires, témoins muets des petits et grands secrets.
Gardez ce secret et profiter de vos matins, midis et soirs, trois fois en joie et avec bonheur. Chants mystiques et transes seront bienvenus. Ainsi va la vie !

Hellu !
Hellu lo ! Hellu sé !
Hummmm ! hummmm ! Bléwuué é, bléwuué é
Bléwuué mia gakpéloo, bléwuué mi aga kpélo blé wu…

P1060800Pain des singes

 

LA PETITE SOURIS OU LES DESTINS CROISÉS

Une petite souris qui vivait en ville nous raconte son histoire.

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Cette petite souris, et personne ne sait vraiment ce qui lui est passé par la tête, avait décidé de traverser une route à double voie non loin de l’égout où elle avait localisé un garde-manger avec quelques membres de sa famille. En plein centre-ville.
C’était en fin de journée à l’heure où les gens sortent des bureaux. Nous sommes sur l’avenue des Chants de la Liberté, une artère très fréquentée. Cette destination est bien connue des touristes du monde entier et bien évidemment, nul ne peut prétendre avoir visité normalement la plus belle ville au monde sans un tour du côté de l’avenue des Chants de la Liberté. L’animation de ses trottoirs et la folie des achats compulsifs dans ses magasins sont sources de multiples anecdotes.
Le défi de la petite souris était à la fois incroyable et impossible !
Le rongeur influencé par toutes ces scènes qui sont des témoignages de vie heureuse était sorti de son refuge, son égout paternel et familial, pour à son tour visiter la ville. Avec bravoure et témérité ! La peur a failli le dissuader. Mais brave petite souris comme elle se considérait, elle n’ira tout de même pas dire aux siens qu’elle était sortie sans avoir parcouru l’avenue des Chants de la Liberté. Sans avoir rien vu de tout ce qui s’y passait de merveilleux. Non, elle n’osera pas le dire !
Alors légitimement, elle avait décidé comme une grande, de traverser cette avenue en commençant par la double voie de chaque côté de la route qu’on appelait piste cyclable, récemment installées par la Mairie.

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Ce jour-là, les gens étaient sortis de leur travail, comme à l’accoutumée, à l’heure où le soleil prenait habituellement des nouvelles de sa couchette pour savoir si ses domestiques avaient fini de lui préparer son lit !

Ce même soir, l’une de mes amies, avait décidé d’aller voir un film qu’elle guettait depuis un moment déjà. Or, les plus grandes salles de cinéma qu’elle avait l’habitude de fréquenter se trouvaient sur l’avenue des Chants de la Liberté. Elle avait donc déjà choisi sa salle. Elle y entrerait vers dix-neuf heures, y passerait environ deux heures puis à la sortie, irait manger dans l’un des restaurants exotiques qui égaillaient le quartier. Voilà ce qu’on lisait dans sa pensée exactement au moment où elle avait fait la queue comme tout le monde pour acheter son billet. Puis elle était entrée dans la salle située au sous-sol du complexe, son seau de pop-corn sous le bras. Un refuge pour se poser, se distraire, se détendre, bref passer du bon temps avec soi-même !

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À ce même moment, la petite souris sur le bord de la piste cyclable avait décidé de s’engager. De la piste cyclable à la hauteur de la première voie, il y avait en fait seulement un mètre vingt environ à parcourir. Mais pour la petite souris ce chemin était un véritable périple. Cependant la longueur d’un chemin n’a jamais découragé un rongeur. Surtout pas une souris sortie de son égout pour visiter la ville. À chacun son rythme.
Alors la petite souris résolue et aux aguets, a commencé sa traversée. Elle s’était lancée courageusement et le temps qu’elle arrive de l’autre côté, les spots publicitaires sur le grand écran tout blanc dans l’obscurité tamisée de la salle de cinéma du sous-sol, étaient déjà tous diffusés. Vingt longues minutes sont ainsi imposées aux cinéphiles pris en otages d’une façon subtile et consumériste.

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Mon amie, pour mieux déguster son évasion dans le monde du 7ème art, se cala confortablement dans son fauteuil et attendit avec impatience le début de son film. Elle l’avait, comme à son habitude, soigneusement choisi dans L’Officiel des spectacles, après avoir lu le résumé, la durée et la classification. Elle savait qu’il y aurait du rire et de l’émotion. Mais jusqu’à quel point, c’est en cela que réside le mystère de la petite attente qui sera bientôt assouvie !
La petite souris, seule dans ce monde grouillant d’humains, recroquevillée, tremblotante comme à son habitude sous le rebord de la piste cyclable qu’elle venait héroïquement de traverser, se reposait.
Devant elle, il n’y avait qu’étourdissement, vertige, échappées innombrables de roues, quatre, six voire huit roues portant d’énormes carapaces qui dépassent de très loin celles de la tortue mère qu’elle connaît très bien. Et elles allaient vite ces roues emmêlées de fumée pour imposer à ses yeux une oscillation permanente.

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Les voitures filaient dans tous les sens vers de multiples destinations. C’était une vraie course, une chevauchée contre la montre. Un si grand éblouissement de courses folles sans qu’elle sache exactement où toutes ces grosses bêtes aux couleurs variées allaient. Un grand repas devait être organisé quelque part sur la terre, vu comment elles étaient toutes si pressées !

La petite souris se concentra sur son objectif tout simple : traverser cette avenue à deux voies. Et sans fermer les yeux, elle s’engagea toujours rapide et résolue.
Alors courageusement, et personne ne savait si c’était vraiment le moment le plus indiqué pour cette traversée, elle a entamé la suite du chemin, patiemment, calmement.

100_0529 - CopieAu bout d’une longue heure en temps humain, la petite souris était parvenue avec plus de peur que de mal au milieu de la route.

Pendant ce temps, mon amie bien installée dans son fauteuil, le seau de pop-corn grignoté depuis longtemps, avait déjà vu la moitié de son film. On en était au point culminant. Le temps où tous les suspens arrivent au summum pour exciter la curiosité du public. Le moment où se pose la question du dénouement. Les policiers allaient-ils finir par attraper l’assassin de la jeune fille, déjà connu des spectateurs ? Mais que fait la maréchaussée à perdre son temps sur les mauvaises pistes au lieu d’aller droit au but ? Pourquoi manquent-ils tant de flair alors que l’assassin-violeur s’apprête à commettre un autre délit ?

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À ce moment-là, mon amie était gagnée par une terrible impatience. Elle aurait aimé rentrer dans l’écran afin de tenir par la main l’inspecteur qui menait l’enquête et le conduire là où il fallait qu’il soit. Elle vivait les émotions à fleur de peau. Une sensibilité qui faisait monter son taux d’adrénaline. Là, elle devenait double, triple, quadruple même, épousant l’enveloppe de certains des personnages à l’écran. Son cœur battait au rythme effréné de la bobine et elle n’était pas prête de ralentir tant qu’elle ne verra pas sur l’écran «The end». Et dans son esprit, il fallait que ce soit un « happy end » !

Dehors, la petite souris était également dans son rythme et elle n’était pas prête d’abandonner tant qu’elle n’aurait pas atteint son objectif. Son petit cœur battait la chamade. Mais depuis un moment, elle se disait que le repos qu’elle prenait au milieu des deux voies avait été suffisant et qu’il fallait continuer, viser l’autre bord. Alors, calmement, patiemment et plus bravement encore, elle s’était élancée.

Juste au moment où le film se terminait avec une victoire des forces du bien sur la cavalerie du mal. Soulagement pour mon amie ! Ouf ! La petite souris était de l’autre côté de la route !

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Mon amie était impressionnée par la façon dont le génial réalisateur avait terminé le scénario. Tout était rentré dans l’ordre. Le méchant était tombé au détour d’une petite erreur et il avait été violemment appréhendé. Il le méritait bien ! Applaudissement général ! C’est comme si aucun spectateur n’avait pitié de lui et des maltraitances qu’il avaient subies. Pas de respect des droits de l’homme dans ces conditions sélectives. Pour le moral de mon amie c’était important que Dieu gagne sur le diable ! Sinon, elle aurait été mise mal à l’aise dans ses convictions religieuses, elle qui ne passait jamais devant une église sans entrer allumer un cierge. Ah, le dîner au restaurant sera agréable ! Vite, manteau, écharpe et sac pour sortir de là en soupirant de bonheur.

De l’autre côté de l’avenue, le rongeur impénitent était également très heureuse d’avoir relevé son défi. Oui, elle avait traversé une double voie de l’avenue des Chants de la Liberté sans se faire écraser. Victoire sur la peur, le risque et le lâche renoncement. Elle pouvait respirer et être fière d’elle. Pour cela, elle esquissa quelques pas de danse que personne ne remarqua. IMG_2914 - CopieMon amie venait de sortir de la salle de cinéma dans une paisible bousculade générale. Elle n’avait désormais plus qu’une idée derrière la tête : aller digérer toutes ces belles images ingurgitées devant un bon repas tout chaud. Manger étant un voyage, dans quelle contrée son palais ira-t-il se compromettre ? Vietnamien ? Chinois ? Thaïlandais ou Japonais ? Ses premiers choix sont toujours asiatiques. Et selon des critères liés à la fréquentation des restaurants qu’elle ira scruter, à l’emplacement où elle souhaiterait avoir une table, elle pourrait se rabattre sur l’italien ou le libanais. Puisque le choix s’offre largement ! En tous cas, le film lui avait ouvert l’envie d’un bon dîner.

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IMG_1766Elle prendrait pour commencer un apéro doux, pour s’ouvrir  l’appétit. Ensuite, elle commanderait un bon menu qui serait -comme toujours caché sur les dernières pages- une «formule tout compris»! Pourquoi pas un menu végétarien où il serait proposé un verre de vin bio pour accompagner l’assiette de légumes ? Tous les efforts qu’elle faisait depuis de longues années pour se maintenir en forme l’aidaient à bien se sentir et aussi à se projeter dans une tranquille traversée de la vie. À espérer vivre très longtemps, vieille, solide et encore séduisante.
Maintenant, elle était dans la rue. Alors qu’elle respirait un bon coup d’air frais, un bruit assourdissant la fit sortir de sa torpeur momentanée. Elle n’eut même pas le temps de réaliser ce qui se passait : une voiture qui avait brûlé le feu rouge et la priorité piétons avait renversé un passant et pour en éviter un second, elle s’était projetée à pleine vitesse dans un poteau électrique bien en évidence comme la centaine de poteaux électriques qui permettent d’illuminer automatiquement la ville dès que le soleil prenait sa retraite vespérale. Le bruit en surprit plus d’un et provoqua une petite panique.  Sous ce poteau violemment cogné, juste au bord de cette route si bien éclairée, la petite souris que personne ne voyait, se reposait encore, guettant ce monde étrange qui faisait vaciller ses yeux. Mais ce n’était pas un remue-ménage comme celui-là qui aurait fait déguerpir une souris aussi curieuse qu’elle !

IMG_2901 - CopieLe poteau électrique se renversa et dans sa grande chute, entre autres dégâts, tomba sur mon amie et lui fracassa, sans autres formes de procès, le bassin et les deux jambes.
Quel malheur ! Quel grand malheur ! Appelez les secours, appelez les pompiers ! Au secours !
C’est dans une confusion générale que le SAMU* arriva sur place. Mon amie fut délicatement relevée, puis évacuée ! Les autres blessés ne nous intéressent pas !
La petite souris avait, quant à elle, trouvé l’occasion de se glisser dans un petit trou, de ce côté-ci de cette terrible même avenue à deux voies très fréquentée du centre-ville. L’avenue des Chants de la Liberté ! Qui reste libre d’aller et venir sans le GPS du destin ?
Depuis, nul ne l’a plus jamais revue. D’ailleurs, peu de gens sont au courant de son exploit.

Après plusieurs jours passés à l’hôpital dans un coma artificiel où les chirurgiens l’avaient placée afin de pouvoir intervenir sur son cas plus que délicat, mon amie mourut. Sans un mot, un geste, un signe. Sans testament !

IMG_1727Selon les Anciens, il paraît que c’est ce qu’on appelle le sort ou le destin.
Je n’en sais rien moi ! Une connaissance commune, après avoir pleuré toutes les larmes de son corps à l’annonce de la mauvaise nouvelle, s’écria entre deux sanglots : « On dit que le crayon de Dieu n’a pas de gomme ! Je commence à y croire ! » Personne n’a su rire à cette réflexion.
Mais comme j’avais vu, moi le conteur, ces deux événements se dérouler sous mes yeux…, je ne pouvais pas m’empêcher de vous les rapporter. Tels quels !

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Voilà ! Maintenant vous savez comment se présente le destin sur les chemins de vie et les voies humaines. Le sage, l’homme et le conteur, trois en un parfois, ont une grande envie de vous inviter à profiter à chaque instant des bons moments que la vie vous offre à vivre. Avec des mots, des gestes, des signes.

Un testament qui peut être de l’ordre des grands silences. Ou avoir juste l’envergure d’un petit sourire !

RKF

  • SAMU : Service d’Aide Médicale Urgente

 

Badinage, à mon âge ? Badi nage dans ses mensonges – Récit 5

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Les enfants se dispersèrent pour aller réfléchir.
Grand-père Badi retrouva le calme. Et Badi le sage, tout doucement, se coula dans son solide hamac en toile de jute, très confortable, où il se sentait toujours en apesanteur. Il posa sur le côté sa badine magique. La mince et souple baguette qu’il tenait souvent à la main, et qui servait à tout et à rien. Une badine pas anodine qui porte des dizaines d’encoches marquant d’importants souvenirs.

Les enfants furent longtemps occupés à réfléchir, à chercher, à se creuser les méninges. Ils finirent par trouver quelques réponses. Ils décidèrent d’aller les soumettre à Badi.
Mais, leurs habituelles caresses qui faisaient sursauter Grand-père ne donnèrent aucun résultat. Les pieds câlinés, chatouillés, soulevés ne réussirent pas à réveiller le vieil homme. Face à autant de vaines tentatives, les plus grands se mirent à l’appeler fort. Leurs parents respectifs, fils et filles du sage Badi furent alertés.
Certains ne comprirent pas ce qui se passait ! La plupart d’entre eux ne savaient pas que le destin jouait, avec la faux invisible, sa fatale plaisanterie à ce moment précis à celui qui ne souhaitait, par-dessus tout qu’une chose : retrouver sa terre natale !
La famille pensait au départ que le grand-père continuait à se moquer. Mais certains, un peu sceptiques déjà, doutaient que le vieux rusé, qui a toujours plus d’un tour dans sa besace, se jouait encore d’eux. Oui, c’est vrai qu’un éternel blagueur, demeurait toujours enfermé dans la facétie, même quand il jure que cette fois-ci ce n’est pas une plaisanterie !

On vit quelques larmes perler, se frayer timidement un chemin de la joue jusqu’au rebord des lèvres.
Alors que tout son monde était maintenant réuni autour de lui, que les dernières douces convulsions qui secouaient son cœur et le sourire figé qui marquait son visage ne laissaient présager d’aucune douleur, on faillit l’accuser de badinage. Mais brutalement secoué par l’aîné de tous, il se cabra. En laissant tomber lourdement ses bras, il fit une grimace, impossible à interpréter, avant de rendre son dernier souffle…
Ceux qui avaient l’oreille très fine ont dit que Badi avait encore eut la force de dire, dans un ultime effort, mais avec juste un coin de la bouche, là où s’affichait l’ébauche de son petit sourire de plaisantin qu’on lui connaissait : « badinage, à mon âge ? »

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Et alors sa badine, cette mince et souple baguette qu’il avait posée à côté de lui, tomba et se transforma en un petit serpent transparent qui disparut derrière la maison… Mais ça, ce fut une vraie plaisanterie posthume que personne d’autre que le conteur n’a vu !