AU-DELÀ DES ELECTIONS EN FRANCE : IMPOSTURES, PROJECTIONS, ILLUSIONS…

IMG_9195 b

 

Au-delà des élections en France
Projection dans les impostures

 

 

Africains, tous bords, où en sommes-nous au juste ?
Je suis né après les indépendances africaines
De Gaulle avait déjà parlé à Sékou en Guinée
Il avait piqué une sourde colère et sévi derrière.
Plusieurs étaient jeunes et n’avaient pas tout compris !
Pompidou plus tard a calmement suivi ses traces
Il a poétisé toute l’affaire et on y a vu que du feu !
Bokassa pensait que Giscard d’instinct l’aimait
Lui qui vénérait la France au même titre que Dieu.
Avec les diamants, il a découvert autrement l’ami,
Et enfin comprit que le vrai Dieu c’était le grisbi.
Chirac se plaignait juste des bruits et des odeurs,
Des étrangers nombreux dans les logements sociaux
De la polygamie et de toutes ces familles nombreuses,
Suivez bien mon regard et vous vous sentirez morveux !

 

IMG_0035 b

Le grand socialiste Michel Rocard [1] avait alors prit la parole
Pour prôner la bonne nouvelle, mal entendue à l’époque :
« La France ne peut accueillir toute la misère du monde.
Cependant elle prendra sa part. Oui, comprenez bien,
Cela veut dire une part minuscule de chez minuscule !
C’est là où François Mitterrand intervient et insiste :
Si un dictateur change et développe la démocratie
Et le multipartisme dans son pays, il sera soutenu.
Sans démocratie, aucune aide à espérer de l’Occident !
Cotonou puis La Baule, Lomé, Kinshasa sont passés par là !
Abidjan, Kigali, Brazzaville, Libreville, Niamey et Bamako
Courraient toutes derrière la bonne manne occidentale.
Eyadema, Kérékou, Bongo et autres Sassou ont rebondi.
Tandis que Dakar, Cotonou et Accra faisaient bonne figure
Ouagadougou, Kinshasa, Alger, Douala, Conakry geignaient !
Très vite le verdict va clairement tomber d’un successeur
« Mais, l’Afrique n’est pas encore mûre pour la démocratie »
Signe Jacques Chirac sans vergogne et là aussi, il avait raison.
Celui-là est une verve bien déliée, qu’on le veuille ou non !
Contrairement à la plume malveillante du fourbe Henri Guaino
Qui servit à son mentor surexcité Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa
Cette phrase non soupesée et proclamée par le Chef d’Etat,
« L’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire » dixit ![2]
Il s’est immédiatement mis à dos beaucoup d’intellectuels
Notamment les penseurs et tous les historiens du continent.
Mais pendant qu’ils répondaient dans un ouvrage collectif
Aucun Chef d’Etat africain honni, insulté et ainsi rabaissé
N’a manifesté une exaspération digne de l’humiliation subie.
Sarko reste ainsi dans l’esprit africain définitivement résilié,
Avec l’éternelle malédiction de l’assassinat du guide Kadhafi.

IMG_9173 b

Le dernier en date arrive avec des slogans réconfortants.
Et on l’a cru « Le temps de la Françafrique est révolu !»
Sankara, Lumumba, Olympio… vont-ils être ressuscités ?
Non, pas du tout, Gbagbo restera en exil, loin des Ivoires.
Alors qu’il volait -fort heureusement- au secours du Mali,
Il collaborait avec quelques pires dictatures du continent
Tout en les dissuadant de transformer leur Constitution
Dans le but d’éviter l’alternance et s’éterniser au pouvoir.
Il fut beau parleur, faible agissant, absent à lui-même.
On retiendra de lui l’image d’un simpliste consensuel,
Un bon rêveur incompris qui aura tout fait de travers.
Sauf aux Maliens, quel souvenir laissera-t-il aux africains ?
Celui d’un homme qui n’a pas su tenir à sa propre parole.

IMG_9185 b

La françafrique a prospéré et les constitutions modifiées,
Les dictateurs et les dictatures globalement renforcées,
Les peuples méprisés, oppressés, opprimés et étouffés
On parle partout du plus grand crime du colonisateur,
Après l’esclavage, la colonisation et le néocolonialisme,
Celui du Franc CFA, commune à quatorze pays africains
Initialement, 1939, franc des Colonies françaises d’Afrique
Devenu 1958, franc de la communauté française d’Afrique
Puis ce sera franc de la communauté financière d’Afrique
Et franc de la coopération financière en Afrique centrale
La réalité est la même et on ne nous dit vraiment pas tout.

Mais qui de De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand,
Ou encore de Jacques Chirac, Sarkozy ou Hollande
Pensez-vous, aurait fait changer semblable situation ?
Mai 2017, un nouveau Président prendra le grand pouvoir
Dans une France aux fondations menacées de toutes parts.
Voté ! Qui et quoi qu’il en soit, soyez-en bien persuadés,
Zéro changement à espérer pour la bonne vieille Afrique.
Regain d’exploitations, d’oppressions, de courbettes…
Ceux des candidats qui pouvaient entendre les doléances
De vils Africains ballottés entre la souffrance et le mépris,
Restent des utopistes qui reviendront postuler en 2022.
Ici le slogan majoritaire légitime reste « la France d’abord ».

IMG_9178 b

Continent noir, avec des enfants engourdis de désespoir,
Englués dans la naïveté de l’hypothétique sauveur
Posé sur un sous-sol riche à foison, un soleil permanent,
Une énergie à nulle autre pareille, une résistance infinie,
Individualités épatantes mais des collectifs inconciliables.
L’ensemble toujours infantilisé, rabaissé, moqué, dénié,
Cela aussi fait partie de la belle stratégie d’exploitation
Quand comprendrons-nous que la France n’a pas d’amis ?
Encore moins l’Europe, il en est ainsi de tous les pays !
Il n’y a, disait l’autre, que des intérêts, de la domination.

IMG_9298 b

Dirigeants choisis, prenez au sérieux le développement !
La nature vous a dotés pour façonner des peuples heureux,
Mobilisez différemment vos potentiels, vos projections !
Doux rêveurs, s’il vous plaît, il est temps, réveillez-vous,
Il vaudra toujours mieux tard que jamais. Croyez-moi !
Ceci n’est rien de nouveau. Mais on ne le dira jamais assez !

 

***********************

[1] – Voici avec précision ce que Michel Rocard aurait concrètement dit dans un discours prononcé en février 1989 lors du 50e anniversaire de la Cimade – « Comité Inter-Mouvements Auprès Des Évacués » : « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, raison de plus pour qu’elle traite décemment la part qu’elle ne peut ne pas prendre. »

[2] – Tiré du discours de Dakar prononcé par Nicolas Sarkozy, le 26 juillet 2007, à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (Sénégal), en tant que président de la République française devant des étudiants, des enseignants et des personnalités politiques. Il se met ainsi à dos beaucoup d’intellectuels en tête desquels tous les historiens du continent