RÉFLEXIONS ET MÉDITATIONS DIVERSES – Temps 1 version 2

Pour Noël

un-enseignant-precepteur

La veillée commença ainsi la joie d’un chant entonné par l’Enseignant-Précepteur.
« Le monde est beau,
Mais les gens sont faux
Les rendez-vous au berceau
Feront des êtres nouveaux »
Personne n’en comprenait la teneur. Les mots qui le composaient étaient durs comme le cœur d’un dictateur mais la mélodie douce comme la caresse innocente du nez d’un bébé sur le sein maternel. Quelques temps après, le ciel se dégagea laissant la nature embrasser la pâle lueur de la lune, celle qui suffit à éclairer une veillée encerclée de torches aux reflets orange. La nuit avance à pas de tortue. L’Enseignant-Précepteur après deux mots de passe accueilli avec des réponses appropriées se lança :
La question que pose la mort à tous les humains est la suivante : « Qu’as-tu fait de ta vie ? ». La question que pose la vie est : «As-tu le temps ?». La question que pose le temps est : « Es-tu présent à ce que tu fais, à ce que tu vis ? ».
Pour essayer de répondre à ces questions, sans même prétendre bien y répondre, il y a un raccourci qu’on peut prendre avec les cinq natures de l’homme, les cinq matières et les cinq sources d’éducation qui régentent notre univers et qu’il faut connaître. Ces natures, ces matières et ces sources établissent entre elles une correspondance dont aucun individu vivant sur l’un des cinq continents ne peut faire abstraction. Car si les êtres sont connectés entre eux par des ondes visibles et invisibles, la nature, les continents et l’espace infini restent également et absolument reliés. C’est ce que nous croyons comme plusieurs autres personnes.
Nos natures : humaines, animales, environnementales, divines et secrètes, s’appuient sur les matières que sont l’eau, le fer, le feu, le bois et la pierre. Ou encore sur un autre plan le ciel, la terre, le nucléaire, le vent puis le végétal.
Aujourd’hui, pour accéder à l’ensemble des savoirs et des connaissances qui nous permettent d’avancer, d’évoluer de mûrir … il y a cinq sources d’éducation liées entre elles : la famille, l’école, la rue, le groupe des amis (ou des pairs) puis les médias, (NTIC – Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication aux ramifications très étendues). Nous avons en fait, avec ce réseau de diffusion de savoirs, tout pour nous suffire et nous auto-suffire. « Soyons les uns pour les autres, dit alors l’Enseignant-Précepteur, nos propres médecines et nos propres médecins, nos calmants et nos euphorisants, nos antalgiques, nos élixirs de jouvence, nos antidépresseurs, nos philtres d’amour, bref nos propres meilleurs remèdes. ». Nous parlons là de savoirs et de connaissances sûrs et non d’informations, de rumeurs, de propagande et de manipulation des esprits auxquels s’adonnent également les médias et des cercles comme les églises, les temples, les synagogues, les mosquées et autres cercles sectaires…
« Si, après avoir pris conscience de tout cela, ajouta l’Enseignant-Précepteur, on ne peut compter sur rien ni sur personne, c’est qu’on aura fait une erreur de calcul quelque part. Et cette erreur de calcul se situe probablement au niveau des émotions, des sentiments et des sensations que nous autres humains nous nous évertuons à trop cacher ou à trop montrer. En règle générale, on sait par exemple que tout est toujours nouveau pour ceux qui savent se glisser dans les petits souliers d’un grand bonheur, un nouveau destin amoureux ou un nouveau champ de détestation et de haine par exemple. Cela décuple leur émotivité. Cela augmente leur sensibilité et leur réception des énergies de la vie, de la joie et de la souffrance, du désir et des déceptions. Autant d’éléments qui font qu’on se sent vivant et doter d’ailes d’oiseau ou de jambes en plomb.» Ainsi parla clairement l’Enseignant-Précepteur !
Et pour finir, il prit le temps d’insister sur deux autres conceptions qu’il développa longtemps avant de conclure de la façon suivante : «Pour ceux qui croient, aucune preuve n’est nécessaire. Et pour ceux qui ne croient pas, aucune preuve n’est suffisante.»

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?

Mais revenons au début de cette histoire de Noël ! Pendant que l’historien compile ce qui a été accompli pour argumenter, le conteur imagine les faits pour combler les vides.
A l’époque donc pas de NTCI. Mais au rendez-vous dans la bergerie, des envoyés spéciaux tout de même. Certains disent que c’est les trois rois mages. D’autres affirment qu’il y en avait un quatrième : un genre d’agent secret, d’espion commis à la cause, celui qui ne donne pas sa vraie carte de visite, vous voyez ? Peu importe ! Attention, pour bien rentrer dans l’affaire, il faut faire black out de tout ce qu’on avait emmagasiné avant dans sa cabosse. Faire le vide total ! Remonter à vingt siècles et seize ans en arrière ! Pas facile mais essayez tout de même ! Le gamin naît à Bethléem dit l’historien. Une ville située en Cisjordanie. Depuis 1995, aux termes des accords d’Oslo, la ville est théoriquement sous administration de l’Autorité palestinienne bien qu’une partie importante de l’agglomération (85 %) soit en réalité administrée par Israël. (Wikipédia)
Il était avec ses parents, des migrants -comme il y en a eu de tous temps jusqu’à nos jours où c’est fortement revenu à la mode- et nos fameux envoyés spéciaux aux intentions nobles. Ils ne viennent pas avec des parchemins pour témoigner mais des cadeaux pour faire allégeance directe… Et plus rien. Sauf deux traces préalables au temps des miracles.
tant-que-je-reste-un-enfant-je-ne-lache-rien     Avant ses deux ans, l’exil en Egypte, traditionnelle terre d’asile des éternels réfugiés palestiniens. Il fallait que ses parents l’y amènent, sinon on le trucidait ! Et puis gros vide jusqu’à ses douze ans où le gamin, âgé de douze ans est recherché puis retrouvé. Confortablement installé dans un temple en grande compagnie avec les docteurs de la foi, lors d’un pèlerinage à Jérusalem… Je dis gamin car s’il s’appelait déjà Jésus Christ, personne au monde ne le connaissait vraiment ! Avouons-le ! Comme tous ces gamins actuels : martyrs à Alep, en Irak, au Yémen, à Kinshasa et dans bien d’autres coins du monde…
On entendit alors un chant fuser de nulle part repris en chœur progressivement jusqu’à ce que ce chant d’une mélodie très simple s’empare de toute l’assemblée avec son refrain qui disait :
« Le monde est beau,
Mais les gens sont faux
Les rendez-vous au berceau
Feront des êtres nouveaux »
Oublions les autres refrains, sans intérêt.le-ciel-men-est-temoinet-la-lune-veille

La veillée se poursuivait ainsi dans la joie de ce chant. Quelques temps non loin de ce moment-là, des nuages en vadrouille voilèrent le ciel précédemment illuminé par la lune, occultant le tapis d’étoiles apparu au mitan de la nuit.
Peu de lumières brillaient sur les maisons. Les torches qui flambaient au loin délimitaient la frontière entre le lointain regard et le ciel fini, abouti comme embouti, créant l’illusion d’une splendeur infinie telle un fragment de rêve accessible et fugace à la fois.
A suivre…

?Extrait de la charte de la confrérie des chasseurs mandingues, empire du Mali, XIIIème siècle…