BONNES NOUVELLES – OUI, RIEN QUE ÇA !

1Nous sommes dans un univers où nous voulons tous que quelque chose d’extraordinaire et de spectaculaire se passe au quotidien. Tout le temps ! N’importe quoi ! Pourvu que ce soit quelque chose de dynamique, de nouveau, d’insolite, de spécial : un peu en bien mais de préférence beaucoup en mal. Nous sommes des consommateurs de la violence événementielle.
C’est ainsi que, sachant cela, nous sommes pris en otage par les chaînes d’info au kilomètre et les radios surtout avec leurs journaux quotidiens en rendez-vous fixes. Chaque ouverture sert à donner de mauvaises nouvelles. L’information à la une est toujours le truc le plus moche du moment (et souvent à caractère sensationnel). En surenchère, de chaîne en chaîne et de station en station ! Et on y sent, malgré les masques divers, l’extrême délectation des journalistes, un malin plaisir à dire « ceci est une exclusivité de notre chaîne ».

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91112Imaginez un autre journal télévisé.
Après le générique habituel, musique chronométrée, en crescendo, élément élaboré après de longues études pour frapper les esprits. La mission du générique en soi est d’accoutumer les inconscients, aiguiser les subconscients afin d’attirer l’attention consciente de millions de spectateurs vers la chaîne télé. L’impératif : focaliser leurs yeux du monde sur le petit écran qui veut apporter une preuve qui est « nous détenons la vérité !»

2Maintenant imaginez, avec n’importe quelle présentatrice ou présentateur après le générique ceci, juste en ouverture du journal :

« Mesdames, mesdemoiselles et messieurs – honorables et respectueux téléspectatrices et téléspectateurs, bonjour! »
Le monde est beau, tout va bien, la vie partout est belle, alors vaquez à vos occupations habituelles. Nous mettrons ici sur l’écran de la musique dansante. Puisque tout baigne, appréciez cette musique et danser à loisir. C’est le moindre mal que vous puissiez vous faire !
Nous vous donnerons dans trente minutes la météo et plus tard les adresses des différents autres lieux de fête ville par ville.
Et pour ceux qui ne veulent pas sortir, nous vous informerons des bonnes réussites que le monde a enregistrées ces derniers temps, les belles choses et les inventions utiles à notre bien-être et à notre évolution… »

Oui, oui, imaginez ceci juste deux à vingt secondes !
Les premiers à appeler la régie de la chaîne seront les hommes politiques. Pour dire « nous faisons tout un tas de choses dont vous devriez absolument parler. Bon, n’insistez pas vraiment sur les faits mais sur nous, les acteurs ! » 

8Les seconds à téléphoner à la régie seront les émissaires, sous-fifres du pape qui demanderont avec colère : « qu’est-ce à dire cette farce à l’ouverture du journal ? Voulez-vous sous-entendre que Dieu dort ou qu’Il est agonisant ? » Car c’est connu la détresse du monde nourrit la foi. La faim, la misère, les détresses, les désarrois, les accidents et les grands drames rappellent toujours aux humains qu’il y a plus grand qu’eux : Dieu ! Mais souvent on le pense endormi ou absent au moment où on a le plus besoin de Lui.

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14Bien évidemment, les questionneurs ne pousseront pas le vice jusqu’à demander après le sommeil et l’agonie, si Dieu était mort !
Ce serait faire la part trop belle à Nietzsche, le grand philosophe !

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Les troisièmes à se servir de leurs téléphones satellitaires à multiples relais seront les intégristes. Ceux qui brouillent les pistes et les ondes, multiplient les signaux et empêchent toute localisation géostratégique, membres de la septième chambre du cabinet rotatif du grand Ben, l’ex-célèbre fuyard des montagnes pakistanaises dont les restes gisent peut-être au fond de l’océan. On avait dit qu’il faisait des dialyses en Arabie Saoudite et au Yémen, qu’il avait des émissaires partout dans les grandes mosquées et autres madrassas – écoles coraniques talibans. 15Et pourtant, 2000 soldats américains – entraînés comme vous ne pouvez pas vous imaginez, outillés avec du matériel informatique inaccessible sur le marché public, 2000 et plus ont eu beaucoup de mal à le pister, à le localiser puis à l’assassiner… L’affaire fut réglée en quelques heures, chrono fermé. Avec des zones d’ombres qui resteront éternellement chrono ouvert ! Mais le doute ne plane plus dans certains esprits sur la thèse officielle de sa réelle disparition !

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Les intégristes eux appelleront parce que ce calme plat, tranquille et simple dont parlent les médias ne les intéresse pas. Ils postent des vidéos, organisent après plusieurs analyses tactiques des attentats terroristes, font prendre des otages, assassinent, développent des revendications pour que les journalistes en mal d’informations sensationnelles puissent vite les relayer. Non, pour eux le monde bien évidemment ne doit pas être merveilleux et magnifique ! Ils font tout pour que ce ne soit pas ainsi. Alors les boycotter et les ignorer c’est nier leurs efforts et même leur existence. C’est cesser de faire peur ! Intolérable !
Il en est ainsi, dans le suivisme au niveau des chaînes de curiosité et de manipulation du peuple et des publics.

5Imaginez tout simplement un journal positif où toutes les informations données ne disent que du bien, ne montrent que du beau, dans une atmosphère bienfaisante. Celui-ci ne provoque aucun stress. Au contraire les téléspectateurs sont là parce que cette télévision les apaise, avec cette belle musique de fond, rassurante.
6J’aurais aimé créer cette télévision positive qui ne donnerait rien que de bonnes nouvelles. Des choses joyeuses. Des éléments de joie de vivre et de plaisirs d’espérer et d’agir pour un monde meilleur !

Tous les rêves sont permis mais tous ne se réalisent pas !
En attendant que je gagne une grosse somme au loto pour donner chair et vie à mon utopie, ici il n’y a que de la lecture, simple sur un homme et d’un homme qui vit dans son époque sans forcément être dans l’air du temps…?

Bonne dégustation
Toute remarque positive sera bienvenue !

https://www.facebook.com/rogokoffi.fiangor

 

Langage des signes – farce savante

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Quand ils ont juste commencé à bouger,
J’ai tout d’abord spéculé et cru à une farce
Où l’imagination de ces jeunes galopins
S’évertuerait à confondre les incrédules.

Dans la rapide méfiance qui m’a gagné
Il n’y avait alors ni colère ni désolation.
Les voyageurs attentifs semblaient hagards,
Tous aux aguets pour éviter des pièges futés.

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Ma vigilance visuelle aussitôt armée
Epiait avec mes tympans mis en éveil.
Mon regard et mon cerveau fort connectés,
Sollicitèrent d’autres sens que je n’avais pas.

 

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Je vis noir, je vis flou. Perdu, je suis floué.
Et pourtant, les messages n’étaient pas floutés,
Juste des gestes rapides, courts et fantaisistes,
Des regards parlants avec des yeux mouvants.

Bref, tout se joue avec mains, regards et corps.
Mais ils semblaient hors de portée et de sens
A toutes nos perspicacités rassasiées et grognons
De gratte-papiers et des langues trop bien déliées !

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Voici d’autres communicants mystificateurs,
De joyeux garnements particulièrement agités.
Vifs coquins bien alertes, puits d’interrogations
Qui cognent nos esprits en grands jets puissants !

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Tandis que nos heureux faux galopins-blagueurs
En toute tranquillité, causaient économie, télé,
Politique, sport, art et culture, futur et désespoir.
Aucun sujet n’est tabou dans leur verve des signes.
Seule la dame à ma gauche, souffrant d’Alzheimer
Semble par son sourire percer le mystère des propos.

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Tous se marraient comme jamais cela ne se fait,
L’attention alentour paraît double ou indécise
Des sourds muets, catalogués « handicapés »,
Qui de leurs doigts et simples gestes langagiers
Refaisaient un monde marginal tellement joyeux

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Que nos tronches déjà tendues en étaient agacées.
Quand ils ont commencé à gesticuler
J’ai d’abord cru à une farce savante.
Seuls souverains du secret de leurs laïus
Je salue cette virtuosité, ce savoir-faire,
Ces chantres de prouesses et du discours
Maîtres de cet alphabet qui nous rend frustres.

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LE CADEAU MÉCONNU

A B C D

Pour certains, à des moments avérés de l’existence,
Sous des cieux peu cléments, des jungles modernes,
Des démocraties dévoyées, des persécutions établies,
Du mercenariat auto-promu en république protectrice,
Où les deniers publics sont détournés pour des tueries,
Tous les rêves étouffés avant la nuit et l’heure du réveil :
Mourir serait vraisemblablement plus agréable que vivre !

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Sais-tu en s’envolant ce que fredonne le papillon ?
Le sens du chant continu et entêtant du grillon ?
Le long cocorico enrhumé du beau coq matinal ?
La sourde et inaudible voix des feuilles sèches ?
Qu’enfin, oui enfin, le jour non attendu s’est levé,
On l’avait tous, une fois encore, tant et tant espéré.
Puis, petit à petit, il a surgi du néant, de l’obscurité.
A présent, depuis les trouées, tout est clair et beau.
Rien que de le deviner, de le sentir et de le savoir,
De comprendre qu’on est encore bien de la partie,
Nous comble d’une immense joie et donne de l’espoir.

Des innocentes pour apaiser les esprits 4Des innocentes pour apaiser les esprits 3
Rien que ça, tout le monde peut sûrement le chanter,
Par correction, de sa voix originale, rauque ou aiguë,
De son timbre grave ou aphone de mort-vivant,
De son empreinte vocale unique et distincte,
Qu’elle soit enrouée, inécoutable, de crapaud,
Peu importe ! Chante, loue, prie ou maudit.
Au final ceci est un cadeau céleste méconnu !

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Les tamtams sont apprêtés 3Les tamtams sont apprêtés 2

Car, depuis le début des temps immémoriaux,
Les mystères entendus de l’engloutissant néant   Ont été reconnus parmi les équations insolubles.
Ce vide insondable où se dissolvent nos entités
Et vers lequel chacun voyage léger, sans boussole,
Un tunnel sans fin, ingénieux, vorace et insatiable,
D’où perce la complainte antique et ancestrale :
« Oh, bien triste nouvelle, venant de l’au-delà
La grande affliction, secret des profondeurs
Au chant du coq, ils ne se sont pas réveillés
Le coq a chanté mais ils ne l’ont pas écouté,
L’air frais du matin voulait les faire frémir
Mais ils n’ont guère trépigné ni grelotté,
Après cela, la pluie du matin les a arrosés,
Mais aucun d’eux n’a ni frissonné ni bougé
Accablante nouvelle, venant de l’insondable
La grande affliction, secret des profondeurs »
Noubla nyui nya – Yomé nya yé …

Le grand départ 1

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Car, au creux de nos grands malentendus,
Persiste le mystère inconnu du souffle perdu,
Qu’exalte cette charmante mélodie millénaire,
Secret des profondeurs mais cadeau méconnu !
Pour certains, à des moments avérés de l’existence,
Sous des cieux peu cléments, des jungles modernes,
Des démocrates dévoyées en persécuteurs infondées,
Des mercenaires auto-promus en républicains perclus,
Des deniers détournés du développement vers la tuerie,
Des rêves étouffés avant la nuit, le sommeil et le réveil :
Mourir serait vraisemblablement plus agréable que vivre !

Le penseur de Rodin 1

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