LE CADEAU MÉCONNU

A B C D

Pour certains, à des moments avérés de l’existence,
Sous des cieux peu cléments, des jungles modernes,
Des démocraties dévoyées, des persécutions établies,
Du mercenariat auto-promu en république protectrice,
Où les deniers publics sont détournés pour des tueries,
Tous les rêves étouffés avant la nuit et l’heure du réveil :
Mourir serait vraisemblablement plus agréable que vivre !

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Sais-tu en s’envolant ce que fredonne le papillon ?
Le sens du chant continu et entêtant du grillon ?
Le long cocorico enrhumé du beau coq matinal ?
La sourde et inaudible voix des feuilles sèches ?
Qu’enfin, oui enfin, le jour non attendu s’est levé,
On l’avait tous, une fois encore, tant et tant espéré.
Puis, petit à petit, il a surgi du néant, de l’obscurité.
A présent, depuis les trouées, tout est clair et beau.
Rien que de le deviner, de le sentir et de le savoir,
De comprendre qu’on est encore bien de la partie,
Nous comble d’une immense joie et donne de l’espoir.

Des innocentes pour apaiser les esprits 4Des innocentes pour apaiser les esprits 3
Rien que ça, tout le monde peut sûrement le chanter,
Par correction, de sa voix originale, rauque ou aiguë,
De son timbre grave ou aphone de mort-vivant,
De son empreinte vocale unique et distincte,
Qu’elle soit enrouée, inécoutable, de crapaud,
Peu importe ! Chante, loue, prie ou maudit.
Au final ceci est un cadeau céleste méconnu !

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Les tamtams sont apprêtés 3Les tamtams sont apprêtés 2

Car, depuis le début des temps immémoriaux,
Les mystères entendus de l’engloutissant néant   Ont été reconnus parmi les équations insolubles.
Ce vide insondable où se dissolvent nos entités
Et vers lequel chacun voyage léger, sans boussole,
Un tunnel sans fin, ingénieux, vorace et insatiable,
D’où perce la complainte antique et ancestrale :
« Oh, bien triste nouvelle, venant de l’au-delà
La grande affliction, secret des profondeurs
Au chant du coq, ils ne se sont pas réveillés
Le coq a chanté mais ils ne l’ont pas écouté,
L’air frais du matin voulait les faire frémir
Mais ils n’ont guère trépigné ni grelotté,
Après cela, la pluie du matin les a arrosés,
Mais aucun d’eux n’a ni frissonné ni bougé
Accablante nouvelle, venant de l’insondable
La grande affliction, secret des profondeurs »
Noubla nyui nya – Yomé nya yé …

Le grand départ 1

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Car, au creux de nos grands malentendus,
Persiste le mystère inconnu du souffle perdu,
Qu’exalte cette charmante mélodie millénaire,
Secret des profondeurs mais cadeau méconnu !
Pour certains, à des moments avérés de l’existence,
Sous des cieux peu cléments, des jungles modernes,
Des démocrates dévoyées en persécuteurs infondées,
Des mercenaires auto-promus en républicains perclus,
Des deniers détournés du développement vers la tuerie,
Des rêves étouffés avant la nuit, le sommeil et le réveil :
Mourir serait vraisemblablement plus agréable que vivre !

Le penseur de Rodin 1

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TAXI BROUSSE DANS LES NUAGES

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IMG_3638 - CopieAvion taxi brousse dans les airs 1 - Copie

 

TAXI BROUSSE DANS LES NUAGES

L’information donnée à la va-vite
Micro éteint, en surprend plus d’un.
Certains avancent vite, claudiquant
Tirant à qui mieux mieux, bras bandé
Leur valisette et autres bagages à main.
C’est un vol intérieur. Courses rapides.
Qui permet d’aller, sans coût ni coup férir.
Décollage et atterrissage en trente minutes.
Prix les plus bas, l’avion est plein à craquer.
Alors, placement décrété libre et au choix.
Pourquoi se formaliser encore et encore ?
Alors qu’aussitôt assis, on est déjà arrivés !

Avion taxi brousse dans les airs 10 - CopieLes superstitieux exigent leur vrai siège.
Celui prescrit par les amulettes et le gri-gri
Les grincheux réclament leur place exacte.
Les boudeurs requièrent un endroit-sécurité
Chacun pense au positionnement anti-décès.
Gloussant sous cape, en pseudo abonnés-habitués

Avion taxi brousse dans les airs 7 - CopieCertains accoutumés rient doux mais gaiement,
De ces ingénus qui se ridiculisent de la sorte
En cherchant en vain, d’un regard appuyé
Quelqu’un qui les aiderait résolument
A rentrer, mon Dieu, dans leur bon droit
Que confère l’assignat, ce bout de papier,
Qu’ils tiennent bien serrés au bout des doigts.
A quoi sert alors ce gâchis de récépissé ?
La carte d’embarquement pour le départ,
Avec, précisé dessus, un numéro-territoire ?
Un siège attribué pour la survie, rien que ça !
Las, ils se contentent alors d’une place libre
En maudissant du fond de leur cœur meurtri
Le fils de chien qui sans honte ni remords
A osé faire de ce mystérieux oiseau volant
Un simple et vulgaire moyen de transport…
Et la fille de sa mère dénommée hôtesse
Qui s’est autorisée la vile formule bâtarde :
« Vite, installez-vous où vous pouvez,
On décolle dans moins de dix minutes »

Avion taxi brousse dans les airs 9 - Copie

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Avion taxi brousse dans les airs 5 - Copie

Avion taxi brousse dans les airs 3 - CopieAvion taxi brousse dans les airs 8 - Copie