Etre né de la femme… un jour de tous les 365 de l’année

Pour rendre hommage à toutes nos mères.

Femme

Suis né de la femme aussi pure que le kaolin.
Viens d’une mère aussi profonde que la mer.

Je sors d’un secret dessein qui s’appelle désir
Elle a voulu de moi et j’ai répondu présent !

Quand je vois cette femme,
Je revois la mère. Mon ADN.

L’unique ovule source du choix de moi
Moi si fragile mais déjà fort et si précieux
Parmi des millions d’autres, tous désespérants.
Aucun d’eux ne se souvient d’avoir joué et perdu.
Je suis là pour le leur prouver, pauvres fantômes

A peine des gisants inutiles, ignorés, incongrus rejetés

Aux vidoirs d’autres de vos semblables de perdants,
En disant cela je parle au nom de tous les vainqueurs
Lui, toi, moi… nous tous, éliminateurs peu volontaires.
Alors à vous qui êtes si nombreux, arrêtez de nous hanter,
Laissez-nous louer l’ovule engageant, le choix de maman.

Car depuis lors,

Dans mes yeux agités,
Dans mon regard embrouillé,
Le nez collé à son sein bien chaud
J’ai ingurgité du lait et de l’effluve.

Quand aujourd’hui, survivant d’elle,
Je me remémore, je repasse en revue
Cette vieille dame, mère de mon humanité

Cet océan de tendresse et de sévérité
Ce ciel d’attention et de protection
Ce cordon ombilical jamais coupé
Qui fut le grand puits suave et profond
D’attendrissement et d’effervescence
Où couvèrent les germes de mon devenir
Les souhaits de mon parvenir
Les bontés de mon égoïsmeFemme 5

Fille – terre

Femme – eau

Mère – feu

Moi – air

Fait de bois et de fer

Et surtout d’Amour

De souhaits et de réalités, palpables ou virtuels

J’existe. Que nul ne se trompe…
Tous autant que nous sommes, on existe.
Furtifs, éliminateurs, assassins, nous sommes !
Car de vous à moi, on n’est pas dupe sur ce coup-là !

Femme 2

Moi, je m’en suis rendu compte tout de suite
En me mirant dans son regard tel une vraie glace
Et en arpentant son sourire en fuite, oh, débordant !

Quelle saveur de vie pour une liberté rejetée
Choisie au détriment d’un bonheur sacrifié
Vendue l’identité profonde d’une fortune
Pour le choix permanent d’un hasard ?

Femme 3

L’heure est venue de te rendre au centuple
Tout ce qui a été semé par vents défavorables.
Pour tes souffrances,
Ces douleurs uniques et inédites,
Ce ramassis de colère et de peur
Ces orgueils du morpion braillant
Ces nuits d’insomnies et de déprime
Tous ces désagréments incongrus

Je te dis : oublie et retourne heureuse
Sans avoir à me porter à nouveau.
Des mêmes identités lointaines
Je suis à présent trop grand, trop chargé
Trop lourd de la même similitude
Trop fier des mêmes affinités
Mais toujours enfant, ton enfant.
Et

Femme 4Comme tous mes semblables qui aussi de leurs mères
Peuvent brandir les mêmes héritages du recommencement
Gardons tous de vous autres, les meilleures réminiscences.

RKF le 8 mars 2018 dans le cadre de la Journée internationale des Femmes.

AU-DELÀ DES ELECTIONS EN FRANCE : IMPOSTURES, PROJECTIONS, ILLUSIONS…

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Au-delà des élections en France
Projection dans les impostures

 

 

Africains, tous bords, où en sommes-nous au juste ?
Je suis né après les indépendances africaines
De Gaulle avait déjà parlé à Sékou en Guinée
Il avait piqué une sourde colère et sévi derrière.
Plusieurs étaient jeunes et n’avaient pas tout compris !
Pompidou plus tard a calmement suivi ses traces
Il a poétisé toute l’affaire et on y a vu que du feu !
Bokassa pensait que Giscard d’instinct l’aimait
Lui qui vénérait la France au même titre que Dieu.
Avec les diamants, il a découvert autrement l’ami,
Et enfin comprit que le vrai Dieu c’était le grisbi.
Chirac se plaignait juste des bruits et des odeurs,
Des étrangers nombreux dans les logements sociaux
De la polygamie et de toutes ces familles nombreuses,
Suivez bien mon regard et vous vous sentirez morveux !

 

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Le grand socialiste Michel Rocard [1] avait alors prit la parole
Pour prôner la bonne nouvelle, mal entendue à l’époque :
« La France ne peut accueillir toute la misère du monde.
Cependant elle prendra sa part. Oui, comprenez bien,
Cela veut dire une part minuscule de chez minuscule !
C’est là où François Mitterrand intervient et insiste :
Si un dictateur change et développe la démocratie
Et le multipartisme dans son pays, il sera soutenu.
Sans démocratie, aucune aide à espérer de l’Occident !
Cotonou puis La Baule, Lomé, Kinshasa sont passés par là !
Abidjan, Kigali, Brazzaville, Libreville, Niamey et Bamako
Courraient toutes derrière la bonne manne occidentale.
Eyadema, Kérékou, Bongo et autres Sassou ont rebondi.
Tandis que Dakar, Cotonou et Accra faisaient bonne figure
Ouagadougou, Kinshasa, Alger, Douala, Conakry geignaient !
Très vite le verdict va clairement tomber d’un successeur
« Mais, l’Afrique n’est pas encore mûre pour la démocratie »
Signe Jacques Chirac sans vergogne et là aussi, il avait raison.
Celui-là est une verve bien déliée, qu’on le veuille ou non !
Contrairement à la plume malveillante du fourbe Henri Guaino
Qui servit à son mentor surexcité Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa
Cette phrase non soupesée et proclamée par le Chef d’Etat,
« L’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire » dixit ![2]
Il s’est immédiatement mis à dos beaucoup d’intellectuels
Notamment les penseurs et tous les historiens du continent.
Mais pendant qu’ils répondaient dans un ouvrage collectif
Aucun Chef d’Etat africain honni, insulté et ainsi rabaissé
N’a manifesté une exaspération digne de l’humiliation subie.
Sarko reste ainsi dans l’esprit africain définitivement résilié,
Avec l’éternelle malédiction de l’assassinat du guide Kadhafi.

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Le dernier en date arrive avec des slogans réconfortants.
Et on l’a cru « Le temps de la Françafrique est révolu !»
Sankara, Lumumba, Olympio… vont-ils être ressuscités ?
Non, pas du tout, Gbagbo restera en exil, loin des Ivoires.
Alors qu’il volait -fort heureusement- au secours du Mali,
Il collaborait avec quelques pires dictatures du continent
Tout en les dissuadant de transformer leur Constitution
Dans le but d’éviter l’alternance et s’éterniser au pouvoir.
Il fut beau parleur, faible agissant, absent à lui-même.
On retiendra de lui l’image d’un simpliste consensuel,
Un bon rêveur incompris qui aura tout fait de travers.
Sauf aux Maliens, quel souvenir laissera-t-il aux africains ?
Celui d’un homme qui n’a pas su tenir à sa propre parole.

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La françafrique a prospéré et les constitutions modifiées,
Les dictateurs et les dictatures globalement renforcées,
Les peuples méprisés, oppressés, opprimés et étouffés
On parle partout du plus grand crime du colonisateur,
Après l’esclavage, la colonisation et le néocolonialisme,
Celui du Franc CFA, commune à quatorze pays africains
Initialement, 1939, franc des Colonies françaises d’Afrique
Devenu 1958, franc de la communauté française d’Afrique
Puis ce sera franc de la communauté financière d’Afrique
Et franc de la coopération financière en Afrique centrale
La réalité est la même et on ne nous dit vraiment pas tout.

Mais qui de De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand,
Ou encore de Jacques Chirac, Sarkozy ou Hollande
Pensez-vous, aurait fait changer semblable situation ?
Mai 2017, un nouveau Président prendra le grand pouvoir
Dans une France aux fondations menacées de toutes parts.
Voté ! Qui et quoi qu’il en soit, soyez-en bien persuadés,
Zéro changement à espérer pour la bonne vieille Afrique.
Regain d’exploitations, d’oppressions, de courbettes…
Ceux des candidats qui pouvaient entendre les doléances
De vils Africains ballottés entre la souffrance et le mépris,
Restent des utopistes qui reviendront postuler en 2022.
Ici le slogan majoritaire légitime reste « la France d’abord ».

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Continent noir, avec des enfants engourdis de désespoir,
Englués dans la naïveté de l’hypothétique sauveur
Posé sur un sous-sol riche à foison, un soleil permanent,
Une énergie à nulle autre pareille, une résistance infinie,
Individualités épatantes mais des collectifs inconciliables.
L’ensemble toujours infantilisé, rabaissé, moqué, dénié,
Cela aussi fait partie de la belle stratégie d’exploitation
Quand comprendrons-nous que la France n’a pas d’amis ?
Encore moins l’Europe, il en est ainsi de tous les pays !
Il n’y a, disait l’autre, que des intérêts, de la domination.

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Dirigeants choisis, prenez au sérieux le développement !
La nature vous a dotés pour façonner des peuples heureux,
Mobilisez différemment vos potentiels, vos projections !
Doux rêveurs, s’il vous plaît, il est temps, réveillez-vous,
Il vaudra toujours mieux tard que jamais. Croyez-moi !
Ceci n’est rien de nouveau. Mais on ne le dira jamais assez !

 

***********************

[1] – Voici avec précision ce que Michel Rocard aurait concrètement dit dans un discours prononcé en février 1989 lors du 50e anniversaire de la Cimade – « Comité Inter-Mouvements Auprès Des Évacués » : « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, raison de plus pour qu’elle traite décemment la part qu’elle ne peut ne pas prendre. »

[2] – Tiré du discours de Dakar prononcé par Nicolas Sarkozy, le 26 juillet 2007, à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (Sénégal), en tant que président de la République française devant des étudiants, des enseignants et des personnalités politiques. Il se met ainsi à dos beaucoup d’intellectuels en tête desquels tous les historiens du continent

AZIZA*, ESPRIT DE GÉNIE !

19

Aziza est connu et désigné comme un génie pygmée des forêts de l'Afrique de l’Ouest surtout au Bénin, au Togo et au Ghana. Il doit être connu sous d’autres noms ailleurs en Afrique, comme c’est le cas de mami water. On lui prête beaucoup de force malgré sa petitesse, d’immenses pouvoirs et puissances spirituels et au-delà de tout, une capacité de dissimulation hors pair.

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107Aziza, esprit clairvoyant des abîmes touffus
Ni tes pieds, ni tes mains n’ont laissé de traces
Dans les sentiers joufflus des buissons entremêlés.
Sans outil, coupe-coupe, torche ni luciole de nuit,
Ton corps et ton génie ont franchi les contrées tressées
Sentiers de peurs enfermés dans l’obscurité diffuse
Que seuls fréquentent les anges déchus à minuit
Qui ont accès à l’inaccessible royaume des esprits.

15Aziza, ta légende nourrit le chant des éphémérides.
Sur les supputations de ton destin à jamais fourvoyé
Une foule de mystères brode une épopée ancestrale
Thuriféraire de ton passé, exégète de ton être contesté
On dit discrètement dans les chaumières abandonnées
Que tu sais compter les nervures de toutes les feuilles.14

Dans les sols humides des fonds des bois pourris
Dans la forêt boueuse ou sur les collines dégarnies
On soupçonne les traces de tes vertueuses prouesses,
Tes coups de griffes, tes minuscules fagots disparates.
On imagine laconiques tes cris, tes silences de plomb.
D’aucuns chuchotent les secrets liés à ta petite taille,
Ta fréquentation ésotérique des plantes guérisseuses,
Ta connaissance intelligente des secrets de la nature,
Vantant à tout va ta clairvoyance doublée de sagesse.

13D’autres clament sous cape la fureur de tes colères.
Tes sauts et tes coups de rage pour gifler les géants,
Punir ceux qui de toi se moquent, honnir les insolents,
Ceux qui guettent ta part humaine, te voient de travers
Cherchent à percer le secret de cette vie que tu caches,
Déchiffrer un peu la force de ton souffle si particulier.22

?

Pour tous, tu restes le mystère des abîmes inconnus.
Image des signatures multiples accordées à tes actes.

?

?

?

Aziza, connaisseur des plantes et de la phytothérapie
Médecin de la forêt, grand hôpital des bontés divines
Souvent nos sages fréquentent ta pharmacie à l’aube,
Quand la nuit qui porte conseil guide leurs pas avertis.
On dit, depuis la nuit des temps, tes exploits sans limite

?

Fièrement, tu remets au serpent la feuille qui ressuscite
Et fais échec à la mort qui avait opéré son prélèvement.
Dès lors, grenouille et son mari crapaud, pour tes soins
Sollicitent ton secours par un code discret, confidentiel.

?

Ta réponse déroute. Le curieux guerrier aux aguets blêmit.
Tu recueilles cette eau pure du creux de l’iroko centenaire,
Stockée là par tes soins, avec la clémence d’un ciel averti.
Un cortège de plusieurs vents bavards escorte tes sorties
Et par leurs puissants souffles, ils astiquent ton passage
Purifient les sentiers, dissipent tes traces les plus visibles
Pour rendre anonyme ta légitimité sur cette place haute.

?

Invisible aux hommes, flair et iris éteints, ouïes brouillées
Aziza, dans ton errance mythique à l’abri de tous dangers
Tu visites notre courage en nouant nos tripes embarrassées.
Les rares élus de ton prodige nous reviennent tout changés
Une conscience lucide alors inouïe, décuple leur force vitale.
Dépossédés du voile du passé, cordon ombilical de survie
Ils rejettent leurs souvenirs. Ils en ont perdu les empreintes.
De tes dons ils proclament les bienfaits, honorant ton école.

12

De leurs bouches sort désormais le mot qui décharge et guérit
De leurs mains, la recette qui soulage et congédie la maladie.
Le plus courageux d’entre eux, je l’ai bien connu adolescent
Se faisait enterrer trois jours et trois nuits sans boire ni manger
Pour témoigner de son initiation à la respiration inutile, vaine.

 

Qu’advient-il de ceux que tu as choisi et qui n’ont pas été élus ?
De ceux qui t’ont suivi et qui se sont révélés indignes et creux ?
Avec quelles paroles évidées et distractives nous les renvois-tu ?
Comment arrivent-ils, mystificateurs, à se fondre dans le collectif,
Claironnant de leurs voix fortes l’ivraie qui sonne si juste à l’oreille ?

?

Initiés réussis et errants renvoyés reconnaissent ton ordination
La puissance de ta consécration, tes prodiges et autres bienfaits.
Sur ce socle solide Aziza, se fonde la croyance en ton existence.
Mais des mystères restent entiers, alliance du flou, de l’incertain,
Sans issues de secours. Et sans aucune ombre d’un savant doute.

18

Croire ou pas à tes aptitudes et vaillances, là n’est pas la question !
Existes-tu vraiment ? Si pur et si flou ? Comment te tirer au clair ?

Aziza, esprit ou génie, reste ce que tu as toujours été : volatil !
Vols tactiles, conscient – inconscient, futé – funeste. Intangible !

20

 

—————————————————————-

*Aziza : ses territoires sont géographiquement délimités par de petits fagots de bois, reconnaissables par la façon spéciale dont elles sont disposées. Les traces de ses empreintes une fois reconnues disparaissent mais celui qui les a aperçues est définitivement envoûté. Il doit les suivre. Il n’a plus que ça à faire ! Aziza a ainsi, selon les légendes, la capacité d’enlever des chasseurs les plus aguerris ou encore les bûcherons les plus téméraires qui s’aventurent sur ses territoires protégés, souvent  au cœur le plus sombre de la forêt. Il dispense ensuite à ses captifs d’exceptionnelles connaissances et les instruit en phytothérapie. Une fois libérés, il les transforme en grands guérisseurs dotés du pouvoir de converser au moins avec les plantes. Sinon plus !

?

18

?

Langage des signes – farce savante

?

?

Quand ils ont juste commencé à bouger,
J’ai tout d’abord spéculé et cru à une farce
Où l’imagination de ces jeunes galopins
S’évertuerait à confondre les incrédules.

Dans la rapide méfiance qui m’a gagné
Il n’y avait alors ni colère ni désolation.
Les voyageurs attentifs semblaient hagards,
Tous aux aguets pour éviter des pièges futés.

?

?

Ma vigilance visuelle aussitôt armée
Epiait avec mes tympans mis en éveil.
Mon regard et mon cerveau fort connectés,
Sollicitèrent d’autres sens que je n’avais pas.

 

?

?

?

?

?

?

?

Je vis noir, je vis flou. Perdu, je suis floué.
Et pourtant, les messages n’étaient pas floutés,
Juste des gestes rapides, courts et fantaisistes,
Des regards parlants avec des yeux mouvants.

Bref, tout se joue avec mains, regards et corps.
Mais ils semblaient hors de portée et de sens
A toutes nos perspicacités rassasiées et grognons
De gratte-papiers et des langues trop bien déliées !

?

?

?

Voici d’autres communicants mystificateurs,
De joyeux garnements particulièrement agités.
Vifs coquins bien alertes, puits d’interrogations
Qui cognent nos esprits en grands jets puissants !

?

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Tandis que nos heureux faux galopins-blagueurs
En toute tranquillité, causaient économie, télé,
Politique, sport, art et culture, futur et désespoir.
Aucun sujet n’est tabou dans leur verve des signes.
Seule la dame à ma gauche, souffrant d’Alzheimer
Semble par son sourire percer le mystère des propos.

?

Tous se marraient comme jamais cela ne se fait,
L’attention alentour paraît double ou indécise
Des sourds muets, catalogués « handicapés »,
Qui de leurs doigts et simples gestes langagiers
Refaisaient un monde marginal tellement joyeux

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Que nos tronches déjà tendues en étaient agacées.
Quand ils ont commencé à gesticuler
J’ai d’abord cru à une farce savante.
Seuls souverains du secret de leurs laïus
Je salue cette virtuosité, ce savoir-faire,
Ces chantres de prouesses et du discours
Maîtres de cet alphabet qui nous rend frustres.

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LE CADEAU MÉCONNU

A B C D

Pour certains, à des moments avérés de l’existence,
Sous des cieux peu cléments, des jungles modernes,
Des démocraties dévoyées, des persécutions établies,
Du mercenariat auto-promu en république protectrice,
Où les deniers publics sont détournés pour des tueries,
Tous les rêves étouffés avant la nuit et l’heure du réveil :
Mourir serait vraisemblablement plus agréable que vivre !

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Sais-tu en s’envolant ce que fredonne le papillon ?
Le sens du chant continu et entêtant du grillon ?
Le long cocorico enrhumé du beau coq matinal ?
La sourde et inaudible voix des feuilles sèches ?
Qu’enfin, oui enfin, le jour non attendu s’est levé,
On l’avait tous, une fois encore, tant et tant espéré.
Puis, petit à petit, il a surgi du néant, de l’obscurité.
A présent, depuis les trouées, tout est clair et beau.
Rien que de le deviner, de le sentir et de le savoir,
De comprendre qu’on est encore bien de la partie,
Nous comble d’une immense joie et donne de l’espoir.

Des innocentes pour apaiser les esprits 4Des innocentes pour apaiser les esprits 3
Rien que ça, tout le monde peut sûrement le chanter,
Par correction, de sa voix originale, rauque ou aiguë,
De son timbre grave ou aphone de mort-vivant,
De son empreinte vocale unique et distincte,
Qu’elle soit enrouée, inécoutable, de crapaud,
Peu importe ! Chante, loue, prie ou maudit.
Au final ceci est un cadeau céleste méconnu !

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Les tamtams sont apprêtés 3Les tamtams sont apprêtés 2

Car, depuis le début des temps immémoriaux,
Les mystères entendus de l’engloutissant néant   Ont été reconnus parmi les équations insolubles.
Ce vide insondable où se dissolvent nos entités
Et vers lequel chacun voyage léger, sans boussole,
Un tunnel sans fin, ingénieux, vorace et insatiable,
D’où perce la complainte antique et ancestrale :
« Oh, bien triste nouvelle, venant de l’au-delà
La grande affliction, secret des profondeurs
Au chant du coq, ils ne se sont pas réveillés
Le coq a chanté mais ils ne l’ont pas écouté,
L’air frais du matin voulait les faire frémir
Mais ils n’ont guère trépigné ni grelotté,
Après cela, la pluie du matin les a arrosés,
Mais aucun d’eux n’a ni frissonné ni bougé
Accablante nouvelle, venant de l’insondable
La grande affliction, secret des profondeurs »
Noubla nyui nya – Yomé nya yé …

Le grand départ 1

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Car, au creux de nos grands malentendus,
Persiste le mystère inconnu du souffle perdu,
Qu’exalte cette charmante mélodie millénaire,
Secret des profondeurs mais cadeau méconnu !
Pour certains, à des moments avérés de l’existence,
Sous des cieux peu cléments, des jungles modernes,
Des démocrates dévoyées en persécuteurs infondées,
Des mercenaires auto-promus en républicains perclus,
Des deniers détournés du développement vers la tuerie,
Des rêves étouffés avant la nuit, le sommeil et le réveil :
Mourir serait vraisemblablement plus agréable que vivre !

Le penseur de Rodin 1

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LE LENDEMAIN DU JOUR OÙ LE JOUR FUT NUIT

 

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Un jour, le jour ne se lèvera pas,
Et ce jour sera la nuit de l’aube,
Et ce sera bien cette opaque obscurité !

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Et ce jour sans jour ne sera pas un jour
Puisque ce sera la nuit du jour sans jour
La nuit du jour où la terre figée par le temps
Se plante un temps pour voir ce qu’il en est !
Et personne ne verra qu’elle ne tourne plus
On dira que c’est le soleil qui ne se lève pas !

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D’autres érudits œuvrant sur la nébulosité
Confirment à tue-tête l’assombrissement
Et lui attribuent un petit caractère réversible
Ce que la panique et la peur n’autorisent pas.
Voici venu dans tous les esprits bien lucides
Le jour de la nuit où le soleil très harassé meurt
Auto-brûlé, grillé, consumé, fini, éteint. Adios !

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Personne n’a vraiment vu ceci venir !
Et pourtant ce n’était pas brusquement.
Oh non, ce fut en flux tendus mais continus,
Puisque là-haut on savait tout impossible
On s’est tus pour ne créer aucune panique.
Tant pis pour les ignorants et les incultes
Le royaume des ténèbres leur revient de droit.

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Saurions-nous au moins inventer un tant soit peu
Une autre étoile, une comète, une énergie
Une luminosité similaire, une perfection ?
Aurions-nous eu le temps de créer un astre ?
Indépendant ? Télécommandable ? Oh non !
Un jour différent ? Une nuit apparente ? Non !
Alors ils ont dit, en catimini, depuis l’agence
Là-bas tout là-haut au royaume des secrets
« Silence, bouche cousue : wait and see » !

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Seul celui qui est aussi pressé que le vent
Souffle indéfiniment sur ce qui, tôt ou tard,
Finira par se refroidir… Alors, il faut attendre !
Et comment ? Tout bonnement et simplement.
Maintenant on ne voit plus les Noirs dans le noir
Et on en est encore à se demander comment
Le soleil, vrai traître, nous a éloignés de la vie,
Dès le lendemain du jour où le jour fut nuit !

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Ordre d’apparition des personnalités décédées sur la photo 9 :

Kwame N’krumah – Gold Coast puis Ghana- le promoteur des Etats-Unis d’Afrique - 1909-1972
Patrice Lumumba – Congo – né le 2 juillet 1925 et assassiné le 17 janvier 1961
Thomas Sankara – Haute Volta puis Burkina Faso – né le 21/12/1949 et assassiné le 15/10/1987
Nelson Mandela – Afrique du Sud – né le 18/7/1918 et mort le 5/12/2013
Gamal Abdel Nasser - Egypte – né le 5/1/1918 et mort le 28/9/1970
Habib Bourguiba – Tunisie – né le 3/10/1903 et mort le 6/4/2000
Sékou Touré – Guinée – né le 9/1/1922 et mort le 26/3/1984
Mouammar Kadhafi – Libye – né le 7 juin 1942 et mort assassiné le 20 oct 2011

SONATE DU VENT AU CREUX DES PERSIENNES

SAMSUNG CAMERA PICTURESDepuis la chambre, la nuit, tout là-haut,
J’entends le vent sec venu du grand nord,
Ou peut-être du petit sud, qui sait vraiment ?
Autour des murs et au creux des persiennes
Parmi mille soupçons injustifiés, je l’entends
Pleurer, rire ou fredonner très bruyamment
De fort douces et archi-mélodieuses mélopées
Ou alors de violentes et perçantes complaintes
Qui me glacent d’effroi ou me laissent de marbre.

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À chaque fois, par respect, on croirait entendre
L’absolue grand chef d’orchestre du monde
L’architecte des agencements multi sonores
Livrer un multicolore concert circonstanciel
D’une musique aux rythmes variables à l’infini !

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Sûr que c’est gratuit, puissant et surtout syncopé.
Dans chacune des variantes du récital unique
On entend une vague invitation lancée à tous,
Anges, démons, entités et humains sont charmés
Là même où ils pensaient se réfugier paisiblement
Pour se raccommoder pour d’autres lendemains.
Mélodie du recommencement, inaudible cacophonie.
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Écoutez : des oreilles bien apprêtées s’y plairont
Les non-aguerries en souffriront certainement
Car des berceuses pour nous, grands adultes
Ne courent pas le répertoire des illustres chefs !
Soyez attentifs : les psaumes singuliers entendus
Caresses épurées du vent aux creux des persiennes
Incantent des mots contre des maux confondus,
Qui vont d’aimer à haïr, en passant par guérir
Aider ou trahir, sourire ou dormir, se méprendre,
Parler, méditer, rêver, vivre intensément, se brûler
Se consumer en créant un nouveau champ de chants
Une mélodie unique qui vous fait refuser de mourir…

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RKF

MYSTÉRIEUX LANGAGE DES FEUILLES QUI TOMBENT…

arbre

Mystérieux langage des feuilles qui tombent

Que disent toutes ces feuilles
Qui tombent de mon arbre ?
Quel langage parlent-elles
Lorsqu’elles atterrissent ?
Disent-elles : « je meurs ?
Ou : « voilà, je suis mort ? »
Ou de façon plus poétique
« C’est mon tour de tomber,
Au-revoir mes sœurs et amies,
Votre tour viendra un jour ! »

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Il ya tout dans la nature...
Ce bruit de chute si particulier
Dont elles remplissent le vide
Malgré la nature de leur chute
Et leurs larges palettes de danse
L’une dodeline juste de la tête
Tandis que l’autre remue la queue
Les deux, avec grâce et provocation
Serait-ce un cri du cœur, de douleur
Exprimant ainsi l’espoir ou le déclin ?

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Que j’aimerais savoir, ce qui se dit là,
Au moment où elles rentrent au bercail
Qu’elles rejoignent la terre tout en bas !
Savoir et l’annoncer aux feuilles sœurs
Colorées, vertes, jaunes, belles à dessein
Savoir et en informer nous, autres êtres,
Des divergents arbres et feuillages du monde !

P1120751Les nerfs et les vaisseaux d'une feuille 1 Les nerfs et les vaisseaux d'une feuille 2 P1120750

CHAUD ET FROID AU SUD

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CHAUD ET FROID AU SUD

Il fait froid et gris dehors
Mais il fait chaud et beau.
Et tout palpitant dans mon eau
Je ressens la vie en degrés Celsius.
Dans mon corps brûle une flamme
Qui refroidit mon océan de désirs
Et allume le feu de tous mes sens.
Au congélo de mes petites émotions
Toutes conservées en morceaux givrés
Se détachent des magmas surabondants
Qui, comme des icebergs abandonnés
Par l’effet de serre et le dérèglement,
Se désolidarisent de l’unité de mon être.

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Pour croquer à pleines dents la liberté
J’ouvre grand mon cœur hiberné,
Je branche un ventilateur survolté
Qui dans un puissant va et vient
Liquéfie les désirs de mon âme éprise.

2012-08-14 06.00.47 - Copie

Je suis en prise avec la douce chaleur
Qui ne me réserve plus de surprise.
J’active mes énergies bien conservées
Et je retrouve intactes mes envies.
Emotions et sensations se chevauchent.
Je manie le fouet pour qu’elles galopent
Avec vigueur et dextérité immenses.
Ici, il fait tout chaud dans mon cœur
Et je ne crains plus l’effroi de mes rêves !

 

L’Astre, majestueux, tape fort sur les nuages
Qui ne réagissent pas, ils s’en moquent bien.
Pour eux, c’est une caresse offerte d’en haut,
Gracieusement donnée. A prendre pour grandir.
Alors, même contraints et forcés, gonflés à bloc,
L’œil vif, les sens aux aguets, absorbés,
Ils en redemandent encore, doucement.
Et en commandent même en dansant.
En réclament. Supplient pour en avoir.
Jouent mille sarabandes au mâle brûlant
Se renouvelant sans cesse en charmes
Pour montrer fraîcheur et générosité,
En mettant en exergue courbes et bassins.

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Soleil 1

 

 

 

Le soleil viril, heureux comme jamais
Énergique au quotidien, revient à la charge.
Pour répondre aux avances immodérées
Il n’y a pas de mal en ces circonstances
A faire du bien, au vu et au su de tous,
A de si joyeuses barrières de coton
Dont il ne saurait désormais se passer
Tellement leur timide insistance en jette.
Elles bougent, poussées par un flux venté
Oui, elles vont et ne reviennent pas à leur gré.

Le bourreau, devenu esclave roule aussi sa bosse
Comme Sisyphe roulant son gros rocher noir
Il ne peut changer de rail. Le circuit est fermé !
Pauvre soleil, astre triste à force de tourner ainsi,
Prenant des formes magiques, de mille feux doux
Jouant avec les rayons, cachant sa propre vérité
Qui est feu, flamme, ardeur, rougeur et mort
Pour créer de la beauté dans la verte nature.

TOGO 2012 227

Éblouissant, éphémère et indispensable
Il féconde à la ronde et essaime bien la vie,
Or, son puzzle c’est de la mort en miettes.
Nul ne peut impunément lui en vouloir.
L’interpeller en le fixant droit dans les yeux.
L’oser de bas en haut ou de haut en bas,
D’un avion en vol ou d’un radeau sur l’eau
Aux yeux mille fois épris, le malheur guette.
Les aveugles, dans leur vision sans lumière,
Sont à l’abri de ce ravissement harmonieux
Celui qui déstabilise et multiplie les mirages,
Celui qui nous oblige à saluer la tête baissée
Cette puissance inaltérable qui s’affiche bien
Imperturbable dans sa course et son rythme,
Il s’impose à tous et ne se soumet à personne !

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Il pousse fort les cumulonimbus en famille
A lui répéter, sans fin, leurs danses nuptiales !
Mais aucun nuage ne peut vraiment l’éteindre.
Quant à l’éclipse, il l’accepte pour faire plaisir.
Alors chapeau bas. Chaud et froid, tant pis !

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TAXI BROUSSE DANS LES NUAGES

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IMG_3638 - CopieAvion taxi brousse dans les airs 1 - Copie

 

TAXI BROUSSE DANS LES NUAGES

L’information donnée à la va-vite
Micro éteint, en surprend plus d’un.
Certains avancent vite, claudiquant
Tirant à qui mieux mieux, bras bandé
Leur valisette et autres bagages à main.
C’est un vol intérieur. Courses rapides.
Qui permet d’aller, sans coût ni coup férir.
Décollage et atterrissage en trente minutes.
Prix les plus bas, l’avion est plein à craquer.
Alors, placement décrété libre et au choix.
Pourquoi se formaliser encore et encore ?
Alors qu’aussitôt assis, on est déjà arrivés !

Avion taxi brousse dans les airs 10 - CopieLes superstitieux exigent leur vrai siège.
Celui prescrit par les amulettes et le gri-gri
Les grincheux réclament leur place exacte.
Les boudeurs requièrent un endroit-sécurité
Chacun pense au positionnement anti-décès.
Gloussant sous cape, en pseudo abonnés-habitués

Avion taxi brousse dans les airs 7 - CopieCertains accoutumés rient doux mais gaiement,
De ces ingénus qui se ridiculisent de la sorte
En cherchant en vain, d’un regard appuyé
Quelqu’un qui les aiderait résolument
A rentrer, mon Dieu, dans leur bon droit
Que confère l’assignat, ce bout de papier,
Qu’ils tiennent bien serrés au bout des doigts.
A quoi sert alors ce gâchis de récépissé ?
La carte d’embarquement pour le départ,
Avec, précisé dessus, un numéro-territoire ?
Un siège attribué pour la survie, rien que ça !
Las, ils se contentent alors d’une place libre
En maudissant du fond de leur cœur meurtri
Le fils de chien qui sans honte ni remords
A osé faire de ce mystérieux oiseau volant
Un simple et vulgaire moyen de transport…
Et la fille de sa mère dénommée hôtesse
Qui s’est autorisée la vile formule bâtarde :
« Vite, installez-vous où vous pouvez,
On décolle dans moins de dix minutes »

Avion taxi brousse dans les airs 9 - Copie

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Avion taxi brousse dans les airs 5 - Copie

Avion taxi brousse dans les airs 3 - CopieAvion taxi brousse dans les airs 8 - Copie