Pour certains, à des moments avérés de l’existence,
Sous des cieux peu cléments, des jungles modernes,
Des démocraties dévoyées, des persécutions établies,
Du mercenariat auto-promu en république protectrice,
Où les deniers publics sont détournés pour des tueries,
Tous les rêves étouffés avant la nuit et l’heure du réveil :
Mourir serait vraisemblablement plus agréable que vivre !
Sais-tu en s’envolant ce que fredonne le papillon ?
Le sens du chant continu et entêtant du grillon ?
Le long cocorico enrhumé du beau coq matinal ?
La sourde et inaudible voix des feuilles sèches ?
Qu’enfin, oui enfin, le jour non attendu s’est levé,
On l’avait tous, une fois encore, tant et tant espéré.
Puis, petit à petit, il a surgi du néant, de l’obscurité.
A présent, depuis les trouées, tout est clair et beau.
Rien que de le deviner, de le sentir et de le savoir,
De comprendre qu’on est encore bien de la partie,
Nous comble d’une immense joie et donne de l’espoir.
Rien que ça, tout le monde peut sûrement le chanter,
Par correction, de sa voix originale, rauque ou aiguë,
De son timbre grave ou aphone de mort-vivant,
De son empreinte vocale unique et distincte,
Qu’elle soit enrouée, inécoutable, de crapaud,
Peu importe ! Chante, loue, prie ou maudit.
Au final ceci est un cadeau céleste méconnu !
Car, depuis le début des temps immémoriaux,
Les mystères entendus de l’engloutissant néant Ont été reconnus parmi les équations insolubles.
Ce vide insondable où se dissolvent nos entités
Et vers lequel chacun voyage léger, sans boussole,
Un tunnel sans fin, ingénieux, vorace et insatiable,
D’où perce la complainte antique et ancestrale :
« Oh, bien triste nouvelle, venant de l’au-delà
La grande affliction, secret des profondeurs
Au chant du coq, ils ne se sont pas réveillés
Le coq a chanté mais ils ne l’ont pas écouté,
L’air frais du matin voulait les faire frémir
Mais ils n’ont guère trépigné ni grelotté,
Après cela, la pluie du matin les a arrosés,
Mais aucun d’eux n’a ni frissonné ni bougé
Accablante nouvelle, venant de l’insondable
La grande affliction, secret des profondeurs »
Noubla nyui nya – Yomé nya yé …
Car, au creux de nos grands malentendus,
Persiste le mystère inconnu du souffle perdu,
Qu’exalte cette charmante mélodie millénaire,
Secret des profondeurs mais cadeau méconnu !
Pour certains, à des moments avérés de l’existence,
Sous des cieux peu cléments, des jungles modernes,
Des démocrates dévoyées en persécuteurs infondées,
Des mercenaires auto-promus en républicains perclus,
Des deniers détournés du développement vers la tuerie,
Des rêves étouffés avant la nuit, le sommeil et le réveil :
Mourir serait vraisemblablement plus agréable que vivre !