Qui a osé dire, sans retenue aucune
Que le ciel nous est tombé sur la tête ?
Il n’a vraiment pas tort, tout de même !
Non, non, faut pas minimiser le choc
A chacun l’intensité de sa propre douleur
A respecter autant que la joie des comblés
Kay, les séismes les plus violents ne sont rien
Hum, les tsunamis d’Asie, à peine comparables,
Puisqu’ici, on compte encore les outrepassés
Ceux qui vivent sans comprendre l’anomalie
Et tous les autres sans espoir, bridés par la peur.
Ils crient en silence et aucun son ne sort
Ils courent vite et se terrent promptement
S’épuisent en prières et font des sacrifices.
En mille génuflexions et agenouillements,
Ils prient Dieu et se soumettent aux armes
Evitent la honte en réclamant des pécules
Qui faciliteront le quotidien sans idéologie
Au fond de ce grand désarroi public et total
Sommeille des maux vraiment très bruts :
Analphabétisme, ignorance, déloyauté,
Fidélité, logique récurrente, entêtement,
Accusation, trahison, abstention, cruauté
Neutralité, amour-rejet, paix-tranquillité…
La sagesse des anciens rapides en poncifs
Dit : «Faut faire l’âne pour avoir du foin !»
Comment faire l’âne toute son existence ?
Personne ne l’a ni précisé, ni enseigné !
Et que faire vraiment s’il n’y a plus de foin ?
Personne ne l’a ni énoncé, ni professé !
Oui, au final, comprenez-le précisément
«Le grain de maïs n’a jamais raison au pays des poules ».
L’épervier ne prend que le poussin gras, isolé, séparé, berné, flatté !
L’épervier prend le poussin qui n’est protégé ni par mère poule ni par papa coq.
L’épervier prend le poussin qui se désolidarise, fait seul ses rêves de granulés.
L’épervier prend le poussin qui s’éloigne des siens, de sa famille, de ses parents.
L’épervier prend le poussin qui défait son monde, ses codes et ses compromis
Il en subira la loi jusqu’à sa pitoyable perte.
C’est une question d’adaptation et de survie, pouah !
Ne croyez pas que sa perte servira de leçons !
Elle était prévue, prévisible, programmée,
Elle est naturelle car intrinsèque au négoce,
Car la mémoire de cette gente alimentaire
Ne s’accommode ni d’histoires ni de souvenirs
Elle porte et portera son rocher de Sisyphe
De la naissance jusqu’à la mort, évidemment,
Comme un serment d’un jour de grandes noces
Mariage célébré entre l’imposture et le canular
Farce prévue jusqu’aux confins du temps gogol.
Accrochez-vous terriens, victimes expiatrices
Le nouveau mal ce n’est ni une tempête violente
Ni un tsunami, ni un réchauffement climatique
Pas plus qu’un séisme ni un tremblement de terre !
Le mal nouveau est un bel et savant mélange
Un renouvellement informatique de l’empirique
Combinaison entre l’armée, la cagnotte et le vote
Entre la force, l’argent et les idées électroniques.
Entre la fourberie et la résignation du précuit,
De l’intolérable validé, de la justice à deux vitesses
C’est cela le puissant pouvoir qui rime avec victoire.
Avant on disait fièrement : c’est à prendre ou à laisser !
A présent, on dit tête basse c’est à prendre et apprendre.
Circulez, circulez, il n’y a vraiment rien à voir ! Ouste !!!