Bio contée du « sage » conteur et palabreur Rogo Koffi FIANGOR

Rogo Koffi Fiangor

Il était une fois, à la fin du mois de mars 1960, un comptable qui, le premier jour de son congé annuel eut la chance de se voir servir par sa femme un repas extrêmement succulent pour son déjeuner. Ainsi honoré, il décida de faire une petite sieste avec sa dulcinée. La sieste dura tout l’après-midi. Elle fut encadrée par deux moments d’amour. Je fus conçu ce jour-là. Dans un après-midi chaud, sous la tension brûlante de deux corps en sueur, dopés par le piment et le gingembre.

Huit jours après ma naissance, je fus baptisé de deux prénoms : Koffi Roger.
Koffi, dans ma tradition est le prénom d’un garçon né le vendredi (tous les jours de la semaine donnent un prénom traditionnel automatique – voir les notes en bas de page…). Et Roger est le prénom du saint marqué sur le calendrier chrétien à la date de ma naissance, deux jours avant une nouvelle année. Ils n’ont pas fait beaucoup d’efforts de ce côté-là, mes parents !
Le prêtre catholique qui me baptisa inscrivit sur son livret le nom de famille de mon père le comptable, avant mes deux prénoms : ce qui donne FIANGOR Koffi Roger.

RKF3Mes parents assistèrent à cette cérémonie avec une grande joie. Surtout ma mère qui reprenait vie après un accouchement bien fatigant.
Selon son témoignage, je l’avais allègrement empêchée de fêter à la fois Noël et le Nouvel An. Car je suis né un 30 décembre, après avoir déclenché le travail me concernant le 25 décembre. Cinq jours de « galère » pour ma pauvre maman qui, néanmoins, en était à sa quatrième expérience d’accouchement. Quand, enfin j’ai décidé de sortir le 30, elle était tellement fatiguée qu’elle a dû « zapper » le 31 décembre et le 1er janvier : c’est une souffrance étalée sur deux années tout de même ! Respect !
Mais j’étais là. Et je faisais déjà son bonheur et sa fierté.

RKF7 Complicité Rogo et sa Gd-mère 1
J’ai grandi vite. Entre-temps, sur mes quatorze ans, la politique du changement des prénoms importés par les prénoms authentiques décrétée au Togo –et ceci est en soi une histoire à part entière à vous raconter un jour- m’a fait choisir une identité propre. FIANGOR Koffi Roger est alors devenu FIANGOR Koffi Mawuli Rogo. Bien évidemment Mawuli et Rogo ont un sens. Mais je vous les expliquerai plus tard si vous m’en faites la demande !

Rogo photo a

J’ai fait de bonnes et sérieuses études primaires, secondaires et universitaires jusqu’à un Doctorat en Lettres et Civilisations françaises. Ce qui reste un rare privilège pour la plupart des gens du milieu où je suis né et où j’ai grandi. Sans livre et avec une forte précarité sociale, plusieurs se sont très vite retrouvés déscolarisés.
Et aujourd’hui, je me rends compte que je suis un chanceux. J’ai malgré tout eu un chemin limpide même s’il était parfois saccadé, il reste riche de plusieurs expériences professionnelles, de plusieurs rencontres extraordinaires, de plusieurs perspectives et projets de vie.

RKF4Avant de commencer à enseigner le français au Collège protestant de Lomé au Togo, j’avais déjà à mon actif, durant mon parcours scolaire et universitaire, bénéficié de plusieurs expériences théâtrales et journalistiques. Ma formation en Lettres Modernes m’a permis de fréquenter la littérature française, africaine puis mondiale. D’où une passion pour la lecture et l’écriture.
J’ai enseigné le français pendant huit ans. Puis je me suis converti au journalisme que j’ai exercé pendant près de deux ans. Puis arrivé à Paris, j’ai été consultant pour une grande O.N.G. de jeunesse, la FMACU pendant une autre année.

Rogo 1Durant ma formation de troisième cycle pour l’obtention d’un Doctorat de Littératures Comparées, option Théâtres africains, conclut par une thèse –devenu livre depuis lors- j’ai exercé plusieurs petits boulots : animation culturelle, encadrement de jeunes enfants et d’adolescents, enquêtes diverses, assistance d’un agent des pompes funèbres, cuisinier animateur…
Autant de belles expériences qui font côtoyer dans ma réalité plusieurs secteurs d’activités. Certaines de ces expériences sont très enrichissantes, d’autres jalonnent juste le parcours, pour des raisons surtout alimentaires.

Une cloche et un télévi

Instrument à base de calebasseÀ partir de 1998, ma passion pour les contes s’est réveillée. Je travaillais à l’époque dans une association qui s’appelait Interférences culturelles. J’ai alors commencé à raconter en bénévole.

En 2001, j’ai été engagé à l’Institut PANOS comme responsable du Programme des médias de la paix en Afrique centrale. Six ans après le grand génocide connu par le Rwanda. je couvrais plusieurs pays en retravaillant des dépêches. Objectif principal : donner de l’Afrique une bonne image, positive et optimiste. cela n’intéressait pas grand monde ! Une grande déception.

Le « bureau », l’enfermement dans un univers clos, l’ordinateur, le face à face intensif avec l’écran, le fait de rester là à penser, à panser les terribles réalités d’un continent qui recule et d’un monde toujours plus égoïste m’ont « bousillé » l’esprit. RKF8Se sentir impuissant face aux drames et à l’arrogance des grands de ce monde et des riches m’a épuisé. Et plusieurs autres raisons personnelles m’ont vite poussé à envisager une autre activité. Quelque chose qui me mettrait directement en prise avec un public, des enfants et des adultes, afin de faire entendre une voix qui trace des voies, un désir d’offrir des voyages de l’esprit, des voyages multiculturels et pluriels, voyages de l’imaginaire vers la réalité, la sérénité, l’ambition de changer les choses te les gens petitement, et vice versa me recréer et me doper autrement…

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Dans cette aventure, l’empreinte d’Alain Balme, un coach en positionnement professionnel, a été très prégnante. C’est ainsi que le conte a resurgi fermement dans ma vie comme choix professionnel et mission sacerdotale.

Depuis lors, il ne me lâche plus, et je ne le lâche pas, non plus ! Je suis donc devenu conteur par nécessité de dire. Tout simplement ! Avec ce blog-ci, à l’intérieur de Togocultures, j’enclenche un autre processus : la nécessité d’écrire.

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Dire et écrire vont de pair. Car « si les paroles s’envolent, les écrits restent » dit-on ! Je mettrai ici des poèmes, des nouvelles, des commentaires, des analyses diverses, des coups de cœur et des coups de gueule, des contes séduisants ou originaux, des envies de partage… Bref quelques petites expériences de vie et d’écriture. Quiconque arrive sur ce blog- même si c’est par hasard-  le fait, je l’espère de son propre gré ! Si quelque chose le dérange ou l’émerveille, lui plaît ou lui déplaît fortement qu’il n’hésite pas à me féliciter ou à m’interpeller là-dessus. Plus ouvert que RKF, on meurt !

 Rogo Koffi Fiangor

Contact perso : 0663713049 – rokofi@sfr.fr

 Contact pro : Cie Gakokoé : 0381912283 / 0661591048 – gakokoe@yahoo.fr


Notes en bas de page :
Voici les prénoms traditionnels des jours de naissance des Ewé et des Anloa habitant principalement une grande partie du sud du Togo et du Ghana.

Garçons                     Filles

LUNDI                                      Kodjo                          Adjo
MARDI                                     Komla                         Abla
MERCREDI                              Kokou                         Aku
JEUDI                                        Yawo                           Yawa
VENDREDI                              Koffi                            Afi
SAMEDI                                   Komi                           Ami
DIMANCHE                            Kossi                            Essi

Lorsque qu’il y a deux garçons ou deux filles qui naissent le même jour, on ajoute tout simplement le diminutif « vi » au deuxième. Ou alors « gan » au premier.
« Vi » signifie petit ou petite, second ou seconde. Aussi on trouvera parfois des Koffivi et des Adjovi.
« Gan » signifie grand ou grande, premier ou première. Aussi on trouvera parfois des Koffigan et des Adjogan.
Les jumeaux (Vénavi) sont nommés différemment (2 garçons vont être Atsu et Etsè, deux filles Eyi et Etsa et un garçon et une fille seront Atsu et Atsupi). La maman (no) des jumeaux s’appellera désormais Vénavino (o ouvert) ce qui signifie la mère de jumeaux ou de jumelles. Désignation qui lui accorde un statut privilégié dans la société, la gémellité présentant trop de mystères pour nos sociétés.
Un alignement de trois, quatre, cinq ou six garçons fera appeler le 3ème Mensa, le 4ème Anani, le 5ème Anoumou, le 6ème Anoumoutsè…
Un alignement de trois, quatre, cinq ou six filles fera appeler la troisième Massan, Mana …etc. Bref chaque situation a été prévue dans la tradition.
Et, entre locuteurs de la langue, partageant la même culture, selon les présentations des interlocuteurs, certains détails importants du moins intéressants sont ainsi révélés sur les identités.
Ceci comporte bien évidemment de bons et mauvais côtés surtout quand on s’y appuie pour repérer les clans, les ethnies et faire du clientélisme et du favoritisme ou alors le contraire, brimades et autres injustices !
Dans les traditions concernées, certaines personnes gardent ces prénoms pour toujours. Il en est ainsi pour Koffi ANNAN par exemple, l’ex-Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies, originaire du Ghana. Ou Kofi Yamgnane, ex-célèbre Maire de Saint-Coulitz en Bretagne, il est secrétaire d’État chargé de l’Intégration de Mitterrand et aussi homme politique togolais
D’autres personnes portent deux voire trois prénoms en dehors de ce prénom traditionnel coutumier. Influence du christianisme oblige !

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