TAXI BROUSSE DANS LES NUAGES
L’information donnée à la va-vite
Micro éteint, en surprend plus d’un.
Certains avancent vite, claudiquant
Tirant à qui mieux mieux, bras bandé
Leur valisette et autres bagages à main.
C’est un vol intérieur. Courses rapides.
Qui permet d’aller, sans coût ni coup férir.
Décollage et atterrissage en trente minutes.
Prix les plus bas, l’avion est plein à craquer.
Alors, placement décrété libre et au choix.
Pourquoi se formaliser encore et encore ?
Alors qu’aussitôt assis, on est déjà arrivés !
Les superstitieux exigent leur vrai siège.
Celui prescrit par les amulettes et le gri-gri
Les grincheux réclament leur place exacte.
Les boudeurs requièrent un endroit-sécurité
Chacun pense au positionnement anti-décès.
Gloussant sous cape, en pseudo abonnés-habitués
Certains accoutumés rient doux mais gaiement,
De ces ingénus qui se ridiculisent de la sorte
En cherchant en vain, d’un regard appuyé
Quelqu’un qui les aiderait résolument
A rentrer, mon Dieu, dans leur bon droit
Que confère l’assignat, ce bout de papier,
Qu’ils tiennent bien serrés au bout des doigts.
A quoi sert alors ce gâchis de récépissé ?
La carte d’embarquement pour le départ,
Avec, précisé dessus, un numéro-territoire ?
Un siège attribué pour la survie, rien que ça !
Las, ils se contentent alors d’une place libre
En maudissant du fond de leur cœur meurtri
Le fils de chien qui sans honte ni remords
A osé faire de ce mystérieux oiseau volant
Un simple et vulgaire moyen de transport…
Et la fille de sa mère dénommée hôtesse
Qui s’est autorisée la vile formule bâtarde :
« Vite, installez-vous où vous pouvez,
On décolle dans moins de dix minutes »