Alors, il se dépêcha de reprendre le chemin à l’envers à la recherche de tous les raccourcis possibles.
Il mit, bien évidemment, moins de temps au retour qu’à l’aller !
Quand enfin il arriva chez lui, la serrure du portail principal avait été changée. Il frappa très fort à la porte. Si fort que son épouse finit par lui répondre :
• C’est qui ?
• Comment c’est qui, rétorqua-t-il ? Tu ne reconnais pas ma voix ? Je suis Kpékpédékpéssu Kalétomevonawo ! (Ce qui signifie le combattant qui n’a pas de peur)
Un long silence s’en suivit. Mais elle n’ouvrit pas !
Il pensa au papillon.
Alors il cogna de nouveau à la porte mais un peu moins fort cette fois-ci.
Sa femme lui demanda à nouveau depuis l’autre côté de l’entrée :
• C’est qui ?
• Mais dis-donc c’est moi ton mari, le père de notre enfant !
Un long silence s’en suivit mais elle n’ouvrit pas non plus !
Il pensa aux étoiles de mer.
Mais comme la porte restait toujours fermée, il frappa une troisième fois. Cette fois-ci, tout doucement, comme une caresse.
Et là encore, sa femme lui demanda :
• Mais c’est qui au juste ?
Un long silence s’en suivit. Il répondit alors :
• C’est moi, ton autre toi-même !
En pensant à Socrate !
Et là enfin, elle lui ouvrit.
Ils se jetèrent dans les bras l’un de l’autre.
Voyant ses parents aussi câlins et amoureux, leur enfant sourit et guérit aussitôt à moitié.
Le reste du processus, ils le firent à trois, comme des papillons dans leurs cocons, comme des étoiles de mer échouées à qui l’on donne une chance de survie, comme des amis qui ne veulent entendre dire des uns et des autres que ce qui est vrai, bien et utile, en évitant toutes chamailleries inutiles !
Voici-voilà ! L’histoire est finie. Que chacun y pioche ce qui lui convient !