Etre né de la femme… un jour de tous les 365 de l’année

Pour rendre hommage à toutes nos mères.

Femme

Suis né de la femme aussi pure que le kaolin.
Viens d’une mère aussi profonde que la mer.

Je sors d’un secret dessein qui s’appelle désir
Elle a voulu de moi et j’ai répondu présent !

Quand je vois cette femme,
Je revois la mère. Mon ADN.

L’unique ovule source du choix de moi
Moi si fragile mais déjà fort et si précieux
Parmi des millions d’autres, tous désespérants.
Aucun d’eux ne se souvient d’avoir joué et perdu.
Je suis là pour le leur prouver, pauvres fantômes

A peine des gisants inutiles, ignorés, incongrus rejetés

Aux vidoirs d’autres de vos semblables de perdants,
En disant cela je parle au nom de tous les vainqueurs
Lui, toi, moi… nous tous, éliminateurs peu volontaires.
Alors à vous qui êtes si nombreux, arrêtez de nous hanter,
Laissez-nous louer l’ovule engageant, le choix de maman.

Car depuis lors,

Dans mes yeux agités,
Dans mon regard embrouillé,
Le nez collé à son sein bien chaud
J’ai ingurgité du lait et de l’effluve.

Quand aujourd’hui, survivant d’elle,
Je me remémore, je repasse en revue
Cette vieille dame, mère de mon humanité

Cet océan de tendresse et de sévérité
Ce ciel d’attention et de protection
Ce cordon ombilical jamais coupé
Qui fut le grand puits suave et profond
D’attendrissement et d’effervescence
Où couvèrent les germes de mon devenir
Les souhaits de mon parvenir
Les bontés de mon égoïsmeFemme 5

Fille – terre

Femme – eau

Mère – feu

Moi – air

Fait de bois et de fer

Et surtout d’Amour

De souhaits et de réalités, palpables ou virtuels

J’existe. Que nul ne se trompe…
Tous autant que nous sommes, on existe.
Furtifs, éliminateurs, assassins, nous sommes !
Car de vous à moi, on n’est pas dupe sur ce coup-là !

Femme 2

Moi, je m’en suis rendu compte tout de suite
En me mirant dans son regard tel une vraie glace
Et en arpentant son sourire en fuite, oh, débordant !

Quelle saveur de vie pour une liberté rejetée
Choisie au détriment d’un bonheur sacrifié
Vendue l’identité profonde d’une fortune
Pour le choix permanent d’un hasard ?

Femme 3

L’heure est venue de te rendre au centuple
Tout ce qui a été semé par vents défavorables.
Pour tes souffrances,
Ces douleurs uniques et inédites,
Ce ramassis de colère et de peur
Ces orgueils du morpion braillant
Ces nuits d’insomnies et de déprime
Tous ces désagréments incongrus

Je te dis : oublie et retourne heureuse
Sans avoir à me porter à nouveau.
Des mêmes identités lointaines
Je suis à présent trop grand, trop chargé
Trop lourd de la même similitude
Trop fier des mêmes affinités
Mais toujours enfant, ton enfant.
Et

Femme 4Comme tous mes semblables qui aussi de leurs mères
Peuvent brandir les mêmes héritages du recommencement
Gardons tous de vous autres, les meilleures réminiscences.

RKF le 8 mars 2018 dans le cadre de la Journée internationale des Femmes.